Dimanche, le gouvernement a opté pour la déclaration d’utilité publique de la ligne LGV Poitiers-Limoges. Pour la région et en particulier les habitants du Berry, cela signifie que la ligne existante Paris-Orléans-Limoges-Toulouse risque d’être moins bien desservie et moins bien financée
Avant que le gouvernement ne prenne sa décision, la future ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges avait pourtant beaucoup de choses contre elle. Par exemple, un avis négatif du conseil d’état en décembre et en octobre, un rapport de la cour des comptes qui jugeait le projet peu cohérent et trop coûteux.
Déshabiller POLT pour habiller LGV?
Au moins 2 milliards d’euros devraient être nécessaires pour la construction de ce tronçon de 115 km qui offrira aux Limougeauds un nouveau moyen de rallier Paris plus rapide que la ligne actuelle qui passe par le centre de la France. Mais les habitants du Berry et de la Creuse, usagers de la ligne actuelle, craignent de la voir privée des investissements nécessaires et redoutent l’abandon d’arrêts intermédiaires à Reuilly ou Issoudun.Il y a plus d’un an le conseil régional avait adopté un vœu qui dénonçait le projet de diminution des dessertes et aujourd’hui sa position n’a pas changé. "La LGV Poitiers-Limoges ne verra pas le jour avant vingt ans. Avant cette échéance, nous souhaitons bien évidemment que la ligne historique le POLT soit sécurisée, modernisée, aménagée. D'ici là, nous verrons bien si la LGV est toujours indispensable" avance François Bonneau, président de la région Centre Val de Loire.
Cette position sera reprise lors de l’enquête d’utilité publique qui va maintenant démarrer. Elle sera appuyée par plusieurs associations de défense du polt qui sont unanimes par rapport à cette menace.