Les salariés de l'usine Fenwal près de La Châtre (Indre) se sont déclarés, ce jeudi, en grève illimitée.
Le mouvement a commencé à 6h ce jeudi, dès l'ouverture des portes de l'usine, et quelques heures avant une réunion du comité d'entreprise, a indiqué dans un communiqué le "Collectif pour le maintien de l'emploi et de l'activité sur le site Fenwal". Selon le collectif, "ce mouvement a plus de chance de continuer dans la durée que celui de la semaine dernière", lorsque le travail avait repris dès le lendemain.Dans un communiqué, la direction a indiqué pouvoir "maintenir 38 postes" dans le cadre de "l'homologation d'un nouveau dispositif de poches à sang", l'activité principale de l'usine, que Fresenius Kabi entendait arrêter totalement. Il serait ainsi "possible de descendre au-dessous du seuil de 300 suppressions de postes", selon la direction.
Cette annonce a été qualifiée de "ridicule" par Daniel Lecourt, du collectif de soutien aux salariés. Pour lui, Fresenius tente ainsi d'obtenir l'accord de l'Etat français pour le PSE. Par ailleurs, les élus du CE ont suspendu en milieu d'après-midi leur réunion avec la direction, en jugeant "totalement inacceptables et offensantes" les propositions de la direction en matière d'indemnités de licenciement supra-légales. La prime plancher proposée serait de 5.000€, tandis que le plafond atteindrait 25.000€, selon un communiqué du collectif de soutien aux salariés
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Le 16 octobre dernier, Fresenius Kabi avait provoqué la colère des salariés et des élus locaux en annonçant l'arrêt de la production de poches à sang en France, entraînant la suppression de 338 postes sur 461 à La Châtre (Indre), alors que Fenwal est le troisième employeur privé du département. La direction maintient son projet, mais elle a promis de ne licencier aucun salarié avant le 30 juin, afin de permettre à d'éventuels repreneurs de se positionner. Au moins cinq sociétés auraient montré de l'intérêt, mais rien de concret n'a
été annoncé.