La 39ème édition du Printemps de Bourges a accueilli, pour la première fois mardi, un concert à l'intérieur de la maison d'arrêt. Une vingtaine de détenus a pu en profiter. Et ce n'était pas du violon…
"Les enfants du pont vert" : c'est le nom du duo berruyer venu pousser la chansonnette durant une heure et demie dans la salle polyvalente de la prison du Bordiot, à Bourges. De la chanson française mais aussi des standards américains et du hip-hop, accompagnés à la guitare, contrebasse ou accordéon. Un moment très attendu par les détenus, qui entendent depuis plusieurs jours monter la rumeur des concerts depuis les fenêtres de leurs cellules.
"On est pas habitué. C'est vraiment bien. On pense jamais à nous d'habitude. Et moi, j'adore le rock", témoigne l'un d'entre eux.
Préparer la sortie des détenus
Le concert était organisé par le Génépi, le Groupement étudiant national d'enseignement aux personnes incarcérées, avec l'aide du SPIP 18, le service pénitentiaire d'insertion et de probation du Cher, pour qui ces moments sont indispensables."Ça prépare leur sortie. Beaucoup n'allaient jamais au théatre, au cinéma. Ils peuvent se dire que c'est pour eux aussi et continuer de s'y rendre une fois rendus à la liberté", explique Stéphanie Mullier, responsable du SPIP.
L'initiative reconduite en 2016
Côté musiciens, pour Franck et Benoît, c'était aussi une première. "C'est notre rôle aussi de venir ici. Ça fait partie de la cité. On a juste évité certains thèmes, certains couplets, pour ne pas provoquer. Mais l'ambiance était bonne. Ça s'est super bien passé."L'initiative devrait être renouvelée pour l'édition 2016 du festival. Le concert s'est terminé par un goûter offert, bien que sans alcool, par le Génépi.