L'affaire, qui a débuté dans un cabinet dentaire Dentexelans du centre-ville d'Orléans, pour "exercice illégal de la profession", se poursuit en région parisienne. Quatre dirigeants du groupe ont été arrêtés en début de semaine, trois sont placés en détention provisoire.
Après Orléans et Chartres, c’est à Paris que le groupe Dentexelans est inquiété par la justice. Lundi 13 juin 2022, quatre dirigeants du groupe ont été interpellés en région parisienne puis placés en garde à vue, indique le parquet d'Orléans.
Trois d'entre eux sont maintenus en détention provisoire, alors qu'ils sont tous mis en examen pour "complicité d'exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste", "escroquerie en bande organisée au préjudice de la Caisse primaire d'assurance maladie du Loiret" et "escroquerie en bande organisée par personne morale". Là aussi, au préjudice de la CPAM du Loiret. La "personne morale" induit la mise en cause des interpellés en tant que représentants du groupe. Deux prévenus font appel de cette décision.
Des praticiens de deux cabinets mis en cause
Cette affaire commence en octobre 2021, lorsque le parquet d’Orléans ouvre une enquête préliminaire. L’Ordre départemental des chirurgiens-dentistes du Loiret vient de faire un signalement pour suspicion "d’exercice illégal de la profession" dans le cabinet Dentexelans, implanté dans la métropole.
Trois chirurgiens-dentistes et la directrice du centre sont alors interpellés et mis en examen le 24 février 2022. Le centre est en même temps provisoirement fermé. En mars et avril, trois nouvelles interpellations et mises sous contrôle judiciaire.
Les enquêteurs de la direction territoriale de la police judiciaire d’Orléans avaient "recueilli des témoignages de patients attestant des préjudices corporels qui leur avaient été causés par la réalisation de certains actes médicaux", indiquait à ce moment-là un communiqué de presse du parquet.
Exercice illégal et "patients mutilés"
À Chartres, un autre cabinet du groupe se retrouve dans le collimateur de la justice. Fin mai, quatre dentistes sont mis en examen pour escroquerie et exercice illégal de la profession. Pour deux d'entre eux, on parle aussi de "blessures involontaires ayant entraîné plus de trois mois d'ITT". C'est à dire des blessures qui empêchent les victimes de travailler pendant plus de trois mois, un temps définit par un médecin légiste. Les deux affaires sont pour l'instant distinctes, affirmait alors le parquet de Chartres.
Une ancienne employée de ce centre Dentexelans s'était alors confiée à France 3, parlant de "patients mutilés", et de l'usurpation de son identité dans différents centres du réseau.
Face à ces mises en cause, l’association "Centre de santé Orléans Thiers" avait tenu à indiquer que : "si certaines interventions ont pu entraîner des complications pour des patients, ce qui peut survenir dans n’importe quel acte médical, elles sont systématiquement prises en charge par nos praticiens et ne peuvent en aucun cas être qualifiées d’actes de mutilation".
En France, Dentexelans détient une vingtaine de cabinets dentaires. Les investigations, elles, se poursuivent.