Chants homophobes dans les stades : l'arrêt des matchs ou la nécessité d'une éducation face à la violence

Le football ne cesse de faire parler de lui pour de mauvaises raisons depuis plusieurs semaines. De nombreux types de violences se répètent et face à celles-ci, le gouvernement envisage désormais d'interrompre les rencontres en cas d'insultes homophobes.

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Le combat contre les violences dans les stades de football existe depuis plusieurs années. Et pourtant, aucune solution n'a encore été trouvée en France pour y mettre fin. 

Ce 24 octobre, le ministre des Sports Gil Avérous a annoncé plusieurs mesures au micro de BFM TV. "La volonté du gouvernement est d'éviter les sanctions collectives. Pour arriver à cela, on sera très ferme en appliquant strictement le règlement de la FIFA donc on ira jusqu'à l'arrêt du match s'il le faut". Une première déclaration déjà contrastée, puisque l'arrêt d'une rencontre sanctionne absolument tous les spectateurs présents dans le stade, pour des chants hostiles lancés par une minorité de supporters.

 "Cela ne résoud pas le problème"

Cette première mesure est déjà contestée par le groupe action gay et lesbien du Loiret. "C'est symboliquement fort mais cela ne résoud pas le problème". D'autant qu'avec une telle mesure, les supporters pourraient alors entonner des chants homophobes pour permettre à leur équipe de stopper un match si elle était en position défavorable par exemple. D'ailleurs cette mesure avait déjà été testée en 2019 et n'a donc pas été poursuivie ensuite. 

Ces chants homophobes sont d'ailleurs entonnés, dans la plupart des cas, contre des équipes rivales. Les chants entendus au Parc des Princes le 19 octobre dernier visaient les Marseillais en vue du classico de ce dimanche. "Dans le monde du foot, il y a quand même quelque chose autour de la question de la violence, autour de la question de la détestation de l'adversaire qui est très différente dans le foot par rapport au rugby par exemple", poursuit Christophe Desportes-Guilloux. 

Les dérives de la popularité du football 

Une tendance que confirment ces amateurs de football, habitué des stades français. "Dans les derbys (régionaux) et les classicos (OM-PSG), cela fait des années que l'on entend des chants comme ça. Je ne pense pas que les personnes homosexuelles soient visées par ces chants", estime un premier supporter. "Les autres sports ont compris que c'était seulement du sport et une fête [...] Le foot est presque devenu trop populaire. Aujourd'hui, je ne vois pas comment un Marseillais et un Parisien pourraient passer un classico ensemble, ça me paraît impossible", poursuit-il. 

L'arrêt des rencontres n'est pas compris non plus par cette supportrice lyonnaise. "Cela ne va pas servir à grand-chose. Il faudrait plutôt les bannir à vie plutôt que de faire arrêter et pénaliser tout le monde où certains font beaucoup de route pour venir au stade." Une annonce également très vite critiquée par un autre membre du gouvernement. Bruno Retaillau, le ministre de l'Intérieur a expliqué que "ce n'était pas la bonne solution. Il faut une interruption provisoire, éventuellement des exfiltrations, même si c'est compliqué au sein d'une tribune", tempère-t-il. 

Enfin, pour certains, c'est le moment pour éduquer les supporters de football sur le sujet. "L'excuse du folklore du football n'est pas acceptable. Ce n'est parce que c'est quelque chose d'ancré que ce sont des bonnes choses. Je pense que les gens qui ont créé ces chants étaient homophobes mais ceux qui le reprennent aujourd'hui ne le sont pas. C'est le moment pour éduquer les gens, et de leur expliquer, sans y aller frontalement", explique ce supporter bordelais. 

L'homosexualité dérange dans le football

Dans ce combat d'éducation, il reste du travail puisqu'en 2023, une enquête de "Foot Ensemble", indiquait que l'homosexualité dérangeait 37% des jeunes de centres de formation alors que 93% d'entre eux pensaient qu'il y avait des joueurs homosexuels dans le milieu du football. 

Par ailleurs, le ministre des Sports a aussi annoncé l'obligation de la billetterie nominative dans les stades. Dans un premier temps pour le PSG, l'OL et l'OM pour le début 2025 puis pour les autres clubs plus tard dans l'année. Pour rappel, cette mesure est déjà présente dans de nombreux stades en France. 

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