Documentaire à Bourges : comment le muséum d'histoire naturelle protège les chauves-souris ?

Le Muséum d’Histoire Naturelle de Bourges est, aussi, un centre de soins pour chauves-souris et un centre de réadaptation à la vie sauvage. Le film de Pauline Horovitz "Chauve-souris, mon amour" dresse le portrait des échanges tendres et comiques entre les naturalistes et leurs protégées.

Un jour à Rome, Pauline Horovitz est tombée sur un refuge pour chats aveugles et handicapés. Elle qui n'est pas une femme à chat ni à chien, ni à animal en général, a été touchée par ces gens qui consacraient leur vie à ces animaux, la plupart du temps moches, éclopés et ordinaires.


"Les sans grades" du monde animal sont rarement sous les feux de la rampe, l’objectif de l’appareil photo ou de la caméra préfère ce qui est majestueux et spectaculaire. Elle a donc décidé de s’intéresser à ce qu’il y a à côté et autour de nous, à ce qu’on ne voit pas, à ce qu’on n’entend pas et qu’on ne considère pas... à « l’infra-animal ».
 

Sauve qui peut

Tout a commencé il y a 30 ans à Bourges avec le détournement d’une rocade. Il était prévu qu’elle passe sur un site d’hibernation où dormaient 1500 chauves-souris. Grâce à la Direction Départementale de l’Équipement le Muséum d’Histoire Naturelle de Bourges a obtenu sa déviation. C'est comme ça que le muséum est devenu le Centre National de la chauve-souris, et, sans le faire exprès, les conservateurs de ces petits mammifères, des spécialistes. Le réseau SOS chauves-souris s'est développé depuis 30 ans.
 

C'est une espèce protégée qui diminue d'année en année. Parfois des colonies entières disparaissent, subitement, sans raison.


Il faut dire que le danger est partout : circulation routière, éoliennes, pièges pour guêpes, prédateurs diurnes, pesticides... 
 
En mars 2018, Arthur Laurent, le conservateur adjoint du Muséum, et Pierrette Nussen, chercheuse chez Natagora, participaient aux 17e rencontres sur la chauve-souris et cette année là, les chercheurs pointaient le risque de disparition de certaines espèces.
 

 
Au service des chauves-souris

Le Muséum de Bourges fait partie du réseau national de la chauve-souris et doit répondre à tous les appels du département. Il vient en aide aux particuliers qui ont des problèmes de cohabition avec l'animal. 

Dans leur centre de soins elles ont toutes le même prénom, Kiki, ce qui évite tout anthropomorphisme :

"on s'attache vite à ces petites bêtes"

Même si c'est un animal sauvage, il est l'un des rares à nouer des relations avec la personne qui la soigne, et l'attachement est rapide. D'ailleurs le chauve-souris déteste changer de soigneur.

En liberté, leur comportement se modifie en fonction de leur logeur : si les habitants d'une propriété changent, elles partent ailleurs.


Le virus se transmet de générations en générations

Si vous faisiez un classement de vos animaux préfèrés, peu de chance que la chauve-souris soit en première place. Pourtant, beaucoup de passionnés, que l'on appelle des chiroptérologues, ont fait de cette passion leur métier, souvent par accident en recueillant un animal malade ou accidenté.

S'occuper d'une chauve-souris blessée demande un engagement total. Il faut la surveiller de près et pouvoir l'emmener partout avec soi pour lui administrer des soins.


Tous les deux ans les Rencontres nationales de Bourges rassemblent les passionnés de chauves-souris du territoire français et des pays amis. Cette manifestation est organisée principalement pour constituer un lieu d’échanges et de rencontres. Au milieu de ces chiroptérologues, ou bien « chauve-souristes », comme s'amusent à dire certains de ces professionnels, la bête est le sujet de toutes les conversations. 

Ici, plus de 400 naturalistes venus de métropole et d'outre-mer, de la Belgique et de la Suisse, partagent le temps d'un week-end, leurs découvertes, et tentent de gommer, les a priori négatifs et les peurs irrationnelles qui sont des légendes : elles suceraient le sang et s’accrocheraient dans les cheveux. Si elles tournent trois fois au-dessus de la maison ce serait signe de malheur éminent...
 

Le grand débat du doc

Le film documentaire  « Chauve-souvis, mon amour » était suivi d'un débat présenté par Denis Gannay-Meyer.

Les invités évoquent la biodiversité depuis le Muséum d'Histoire Naturelle de Bourges.
 


 
« Chauve-souris, mon amour » à voir lundi 28 janvier à 23h30
Réalisation : Pauline Horovitz
Née en 1978, diplômée de l’École nationale des chartes et de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Elle a réalisé une vingtaine de documentaires, notamment Polanski et mon père (2009, Cut up, Arte), Pleure ma fille, tu pisseras moins (2011, collection Les gars et les filles, Arte) et la web-série Peur sur la ville (2015, Arte creative, sélection Séries Mania 2018).

Montage : Solveig Risacher
Image & Son : Maryam Goormaghtigh, Pauline Horovitz, Georgi Lazarevski
Produit par Juliette Guigon & Patrick Winocour

Une production Squaw
Avec la participation de France Télévisions – France 3 Centre-Val de Loire
Avec la participation de Ciclic – Région Centre-Val de Loire
Avec le soutien de la Procirep & de l’Angoa
 
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