L'école catholique hors contrat L'Angélus à Presly (Cher), visée par une enquête pour maltraitances et agressions sexuelles, a demandé ce vendredi 9 juin l'annulation de l'arrêté préfectoral de fermeture de l'établissement.
La nouvelle provient du tribunal administratif d’Orléans qui examinera le 23 juin en référé la demande de suspension de l'arrêté. L'établissement a été fermé le 2 juin jusqu'aux vacances d'été par arrêté préfectoral "sur le fondement de la protection de l'enfance, au regard de l'enquête judiciaire en cours" en raison notamment de soupçons de maltraitance d'élèves et d'agressions sexuelles.
Vendredi 2 juin, à l’occasion d’une importante perquisition dans l’institution, plusieurs enfants ont été auditionnés. Le Procureur de la République, Joël Garrigue, a fait état de violences au sein de l’établissement. Les enfants auraient été victimes de privations, ils auraient également reçu des claques et fait l’objet de punitions qui pouvaient prendre la forme d’une mise à l’écart d’un élève, parfois même pendant toute une nuit. Des châtiments dignes : "du XIXème siècle", a-t-il estimé. Au moins 2 à 3 enfants auraient également été victimes d’agressions sexuelles.
Dans un même temps, d’autres services de l’Etat auraient mis au jour des pratiques délictuelles. Les services vétérinaires auraient découvert des produits périmés servis aux élèves et les services de l’URSSAF auraient, eux, constaté du travail dissimulé, à tel point que le procureur se dit "incapable de donner l’effectif de l’établissement". Des infractions d’ordre financier et économique sont également soupçonnées. Il serait même question d’escroquerie.
L'établissement catholique hors contrat, ouvert en 2010, accueillait 109 élèves du primaire à la terminale. L'archevêque de Bourges, Mgr Armand Maillard, a souhaité dans un communiqué que "la justice puisse poursuivre son travail d'enquête". Les conclusions devraient être connues d'ici à la rentrée scolaire, a indiqué le Procureur de la République.