Une descente de gendarmerie à l’institution Angelus, une école catholique hors contrat située à Presly dans le Cher, a permis de mettre au jour des faits de maltraitance sur une vingtaine d’élèves ainsi que des cas d’agressions sexuelles.
Une soixantaine d’enfants sur les 109 que compte l’établissement ont été entendus ce vendredi 2 juin par les gendarmes de la brigade de Vierzon. Il ressort de ces auditions qu’au moins une vingtaine d’entre eux auraient été victimes de maltraitance.
Au cours d’une conférence de presse donnée ce vendredi soir, le Procureur de la République, Joël Garrigue, a relaté des faits de violences. Les enfants auraient été victimes de privations, ils auraient également reçu des claques et fait l’objet de punitions qui pouvaient prendre la forme d’une mise à l’écart d’un élève, parfois même pendant toute une nuit. Des châtiments dignes : "du XIXème siècle", a-t-il estimé.
Mais cette sordide affaire ne s’arrête pas là. Au moins 2 à 3 enfants auraient également été victimes d’agressions sexuelles. Toujours selon le Parquet : "un climat de terreur" régnait au sein de l’établissement ce qui pourrait expliquer que certains se taisent encore. De nouvelles victimes pourraient donc être découvertes dans les prochaines semaines au fil des auditions.
Des châtiments dignes du XIXème siècle, (Joël Garrigue, Procureur de la République de Bourges).
Dans un même temps, d’autres services de l’Etat ont mis au jour des pratiques délictuelles. Les services vétérinaires ont découvert des produits périmés servis aux élèves et les services de l’URSSAF ont, eux, constaté du travail dissimulé, à tel point que le procureur se dit "incapable de donner l’effectif de l’établissement". Des infractions ont également été révélées d’ordre financier et économique. Il serait même question d’escroquerie.
Le directeur, l’abbé Régis Spinoza, a été placé en garde à vue pour rester à disposition des gendarmes le temps des perquisitions. Elle devrait être levée dans la soirée.
La préfecture du Cher a annoncé ce soir avoir signé un arrêté de fermeture temporaire de l'établissement jusqu'au 8 juillet, début des vacances d'été. Elle pourrait être prolongée à l’issue de l’enquête.
Tout est parti d’un signalement par les services académiques au Procureur de la République de Bourges fin mars dernier. Une enquête a alors été confiée à la brigade de gendarmerie de Vierzon. Les investigations ont permis de confirmer les soupçons et il a été décidé d’intervenir ce vendredi matin.
Ecoutez l'interview de Joël Garrigue, Procureur de la République de Bourges ►