Édouard Philippe a annoncé jeudi plusieurs mesures en faveur des entreprises innovantes, en créant par exemple un brevet provisoire ou en promettant de "faciliter le vie des chercheurs-entrepreneurs", au deuxième des trois jours de délocalisation de Matignon dans le Cher.
En visite à Henrichemont dans les laboratoires de Genialis, une société spécialisée dans le domaine de l'agroalimentaire, les cosmétiques et la santé, le Premier ministre a souligné qu'il n'y avait "rien de neutre à parler innovation dans un territoire qui est souvent décrit et assumé comme un territoire rural".
Le Cher est une terre d’innovation, qui, comme beaucoup d’autres en France, abrite de vraies pépites. Visite de l’entreprise Génialis. pic.twitter.com/pD9fHR3CO2
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 3 mai 2018
Je le dis car nous avons pris une mauvaise habitude en France d'opposer l'urbain et le rural et de considérer que l'un serait paré de toutes les vertus de dynamisme et l'autre de tous les désavantages de l'oubli et de la relégation. Ce n'est pas vrai", a-t-il martelé en saluant l'entreprise comme "une preuve éclatante de l'intelligence, de l'innovation" qui fait "l'honneur de l'économie française".
L’objectif : passer le plus vite possible du « labo à la démo », de l’éprouvette, de la molécule au prototype, puis à l’industrialisation et la commercialisation. pic.twitter.com/AIL3GHAmoZ
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 3 mai 2018
Accompagné des secrétaires d'État Olivier Dussopt, Delphine Gény-Stephann et Mounir Mahjoubi, M. Philippe a conversé avec une douzaine d'entrepreneurs du département, en leur demandant d'évoquer les difficultés rencontrées dans leurs parcours respectifs. L'occasion de présenter en retour quelques pistes pour dynamiser la "deep tech", c'est à dire l'innovation de rupture, en évoquant des dispositions qui figureront pour certaines dans la future loi Pacte sur la croissance des entreprises. Dans cette perspective, le chef du gouvernement a souhaité pouvoir passer plus vite "du labo à la démo" et éviter "tout retard à l'amorçage".
Il a ainsi annoncé la création d'un "brevet provisoire" qui demandera "peu de formalités" et sera valable un an, mais aussi d'une "procédure d'opposition" qui permettra à "toute personne de demander à l'INPI (Institut national de la propriété intellectuelle, ndlr) de révoquer un brevet". "Cette procédure protègera les start-ups et les PME contre le parasitisme en leur offrant un moyen de défense souple, rapide et pas cher", a argué M. Philippe.
Le chef du gouvernement a également formulé des propositions pour fluidifier les "relations entre les entreprises innovantes et les laboratoires publics" et "faciliter la vie des chercheurs-entrepreneurs". Sur ce dernier point, le gouvernement entend simplifier le "régime juridique qui encadre la création d'entreprise quand on est chercheur" et "permettre au chercheur qui, après avoir participé à la création d'une entreprise, revient dans son établissement, de conserver ses parts de capital jusqu'à 49%".
Par ailleurs, le Premier ministre a souhaité relancer la démarche "France expérimentation", initiée en 2016 par Emmanuel Macron lorsqu'il était ministre de l'Économie et qui permet aux porteurs de projets de faire remonter "leurs besoins d'adaptation de normes ou de procédures" qui forment des obstacles aux innovations. Cela pourra être désormais étendu aux dispositions législatives, chacun pouvant faire part aux ministères de ses demandes d'assouplissement entre le 3 et le 31 mai. Enfin, M. Philippe a rappelé qu'un fonds pour l'innovation abondé à hauteur de 10 milliards d'euros avait été mis en place en janvier 2018, dont les revenus financeront notamment des projets d'intelligence artificielle.
Le premier ministre @EPhilippePM sera l'invité du 19/20 de @f3centre pour un entretien exclusif demain vendredi 3 mai à 19h00 ► https://t.co/q9BZGwcr1H pic.twitter.com/2P2GVlE94w
— France 3 Centre-VdL (@F3Centre) 3 mai 2018