Le boom des néoruraux en Centre-Val de Loire

Ils sont plusieurs milliers chaque année à quitter la ville pour la campagne dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais qui sont-ils, ces citadins qui n’hésitent pas à faire une croix sur leur confort pour repartir de zéro ?

À Narbonne, elle s’occupait de gestion immobilière et lui était salarié dans une grosse entreprise. Il y a 5 ans, Émilie et James ont quitté le soleil pour faire du crottin de Chavignol à Noyer près de Sancerre.

Les débuts ont été laborieux, hébergé dans un gîte chez un agriculteur, le jeune couple a mis longtemps avant de pouvoir racheter la ferme de la Brosse, une ancienne dépendance de château.

« Sans l’agriculteur qui nous logeait et les anciens locataires de l’exploitation, jamais nous n’aurions pu avoir notre prêt bancaire ».


5 refus bancaires

De fait, Emilie et James ont essuyé 5 refus de prêt bancaires avant de pouvoir se lancer grâce à l’aide de leurs amis qui ont fait le déplacement à la banque avec eux.

La première année, ils ont dû faire de gros travaux, acheter leur cheptel de chèvres (140) et de poulets fermiers label Rouge de l’Orléanais (plus de 4000).

En tout ils ont investi plus de 400 000 euros pour pouvoir se lancer.

Aujourd’hui, ils ne regrettent rien.


« C’est un immense bonheur de voir de enfants gambader dans la campagne et pour nous d’avoir nos horaires et notre indépendance ».


Une indépendance qui a aussi un prix : lever à 5 heures pour la première traite, les journées sont longues entre les soins aux bêtes et la fabrication des fromages Chavignol vendus à la ferme et sur les marchés.
 

Plus au sud, en Brenne dans l’Indre, Fabrice a aussi quitté la capitale avec femme et enfants pour le village de Saint Gauthier dans l’Indre.

Une grande maison de bourg adossée au coteau où la famille occupe avec bonheur 200mètres carrés après leur 45 mètres carrés parisiens.

Fabrice, de la Bourse à la ruche

Fabrice était courtier à la Bourse, il s’occupe désormais de sa vingtaine de ruchers sauvages disséminés dans la campagne environnante.

«  J’aime la campagne et j’aime aussi les gens de la campagne ».

Etre apiculteur est devenu une évidence. Fabrice récolte chaque année une tonne de miel produit par une vingtaine de ruchers sauvages qu’il met en pot lui-même dans son petit atelier.

« J’ai émigré de la ville à la campagne, c’est aussi une prise de risque »

Pour lui, venir s’installer dans ce village de 1900 habitants est une démarche sociale, presque un acte militant, même s’il n’envisage pas que ses enfants restent ici après leur bac.
 

Pérenniser une tradition séculaire

Ils sont un peu plus âgés mais leur démarche n’en est pas moins passionnée. Anny et Joachim eux aussi ont quitté Paris en 2014 pour le Berry, plus précisément pour un moulin, celui de Pesselières à Jalognes, près de Sancerre. Un ouvrage du 18ème siècle qui a toujours appartenu à la même famille et que le couple a décidé de louer pour pérenniser la production d’huiles de noix et de noisettes.
 

« On a eu besoin de faire quelque chose de nos mains »


Joachim est intermittent du spectacle et fait toujours quelques doublages de films sur Paris. Anny était cadre dans un organisme international. Le changement de vie a été total. Désormais Joachim travaille au moulin où les habitants des alentours apportent toujours leur récolte de noix et de noisettes puis repartent avec « leur » huile, une véritable fierté.

 


Anny s’occupe  de l’embouteillage et d’accueillir les touristes de passage dans la petite boutique attenante au moulin où elle propose à la vente des produits artisanaux, et bien sûr la précieuse huile du moulin de Pesselières.

Une activité qui contribue aussi à redynamiser le village.

Changer de vie, Emilie, James, Fabrice, Anny et Joachim ont osé le faire.

Mais s’ils ne regrettent pas leur choix, c’est sans doute parce qu’il s’inscrit dans une démarche mûrement réfléchie, presque une mission qui leur permet de revenir à d’autres valeurs.
 

 
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