Le Tribunal administratif d'Orléans a condamné la ville de Bourges à payer 100 000 euros à l'assureur de cinq sinistrés après le débordement du lac d'Auron à Bourges. Le maire de Bourges assure que sa priorité est que "les sinistrés soient indemnisés par leurs assurances".
Ma priorité est l'indemnisation des sinistrés par leurs assurances. Mais l'Etat aussi a une responsabilité.
Près de deux ans après le débordement du Lac d'Auron, la ville de Bourges a été condamnée à verser 100 000 euros à l'assureur de cinq sinistrés. " Dans cette histoire, il ne faut pas oublier la responsabilité de l'Etat qui était représenté dans la cellule de crise ce 2 juin 2016. Je n'ai pas pris les décisions seul. Les décisions concernant la gestion des bassins et des ouvrages revient à l'Etat", nous explique Pascal Blanc, le maire de Bourges qui se réserve la possibilité de déposer plainte contre l'Etat.
Rappel des faits :
Le 2 juin 2016, le lac d'Auron a commencé à déborder. Cette retenue d'eau de 73 hectares est située à 2 kilomètres du centre ville de Bourges. Ce qui a le plus étonné les services de la ville est la vitesse à laquelle l'eau a progressé. 50 cm en une heure seulement, pour atteindre les premières habitations de la rue Lanzenay en début d'après midi. Il a fallu évacuer une centaine d'élèves à l'école élémentaire Jean Macé et sauver ce qui peut l'être dans l'urgence.Par mesure de précaution, la ville de Bourges a activé un plan communal de sauvegarde à la mi-journée.
Des dizaines de foyers ont été sinistrés et un hébergement d'urgence avait été organisé dans un gymase pour cinquante personnes.
La société d'assurances avait alors poursuivi la Ville " en réparation des préjudices des pluies torentielles des 2 et 3 juin" et "résultant d'un défaut d'entretien du système de régulation du niveau des eaux du lac d'Auron".
Les causes du débordement
A l'origine de ce débordement : des pluies torrentielles et une crue exceptionnelle évidemment mais aussi "un dysfonctionnement du vérin de manoeuvre d'une des pelles de régulation du niveau des eaux du lac d'Auron", constate le Tribunal administratif d'Orléans. Il ajoute que "ce dysfonctionnement est consécutif à un défaut d'entretien des pelles ainsi qu'une absence de manoeuvre par les services de la ville de Bourges de la seconde pelle de régulation du niveau". Pour le Tribunal, "le lien de causalité entre l'ouvrage et le dommage est établi".Le maire de Bourges, Pascal Blanc, ne fera pas appel. Mais pour lui, la responsabilité de l'Etat est aussi engagée, en tout cas sur les décisions prises pendant la cellule de crise.
Il a répondu à nos questions ce matin au micro d'Antoine Wernert.