Dans deux semaines, les refuges de la SPA ne pourront plus accueillir les animaux car leurs capacités d'accueil sont presque saturées. En cause : le confinement qui empêche les particuliers d'adopter un chat ou un chien. Le président de l'association pousse un cri d'alerte.
"Dans les 53 refuges que compte la SPA sur tout le territoire, il reste un millier de places pour accueillir les chats et les chiens".Pour le président de la SPA, Jacques-Charles Fombonne : "Les chiffres parlent d'eux-mêmes, nous sommes proches de la saturation".
En Centre-Val de Loire, la SPA a 3 refuges : Chilleurs-aux-Bois dans le Loiret, Luynes en Indre-et-Loire et Morée en Loir-et-Cher. En moyenne, ils sont moins saturés qu'au niveau national. D'autres structures partout en France, se revendiquent de la SPA (Société Potectrice des Animaux) sans appartenir à cette association créée en 1885.
À Luynes, le taux d'occupation est de 70 % : 60 chats sont accueillis pour une capacité de 100. La capacité pour les chiens est de 200, le refuge en a 175 à ce jour.
À Morée : le taux d'occupation est compris entre 70 et 80 % avec 50 chats pour une capacité de 80. Pour les chiens, c'est 80 pour 100 places. Le refuge de Chilleurs-aux-Bois est occupé à 50 %.
Les chiffres sont alarmants mais restent infférieurs à ce que le président de la SPA prévoyait : "Comme les gens se promènent moins, ils "perdent" moins leur chien. Nous n'avons pas eu d'augmentation des abandons. Pourtant, nous le redoutions : des fausses informations ont circulé disant que l'animal pouvait transmettre le virus. Ce qui n'est pas le cas. Heureusement, les gens ont réagi intelligemment et il n'y a pas eu de panique".
À la SPA, sur tout le territoire, le flux des animaux qui entrent et qui sortent chaque mois s'élève à 3 500. Actuellement, le nombre des animaux entrant est stable mais le problème est que plus aucun animal ne sort des refuges de la SPA. En raison du confinement, les français ne peuvent plus venir dans les refuges pour adopter puisque ceux-ci sont fermés à la visite et que ce genre de sortie n'est pas autorisée par le gouvernement.Des équipes SPA formidables mais inquiètes de ne pas accomplir complètement leur mission pour créer de nouvelles places dans nos refuges !
— La SPA France (@SPA_Officiel) April 5, 2020
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Les animaux qui entrent à la SPA sont des animaux qui viennent des fourrières car ils ont été abandonnés. La SPA les recueille et les propose à l'adoption. Actuellement et à cause de la situation, les fourrières ont accepté de garder les animaux un peu plus longtemps que d'ordinaire (8 jours réglementaires). Mais les refuges, surpeuplés, arrivent à saturation : ils ne pourront bientôt plus accueillir les animaux en provenance des fourrières. Les conséquences sont "lourdes" : les chats et les chiens qui restent en fourrière ne pourront pas être proposés à l'adoption et ils seront euthanasiés.
Des milliers d'animaux seront euthanasiés
"Des milliers d'animaux seront euthanasiés", c'est le cri d'alarme que pousse le président de la SPA. Jacques-Charles Fombonne en appelle aux pouvoirs publics et demande une dérogation pour que les français puissent se déplacer à la SPA pour adopter.A la fin du délai de fourrière de 8 jours, une fourrière a deux options : soit l'animal est remis à une association de protection animale (la SPA en a pris 46 000 en 2019), soit l'animal est euthanasié.
Le président de la SPA prévient : "Si dans deux semaines, aucune décision administrative n'est prise, les refuges SPA seront pleins : des dizaines et même des centaines de milliers d'animaux seront euthanasiés. C'est une responsabilité en terme de protection animale, c'est une responsabilité politique. J'entends que les pouvoirs publics ont d'autres "priorités" en ce moment mais nous proposons un protocole d'adoption qui respecte les gestes barrière. Nous avons des centaines de demandes d'adoption sur Internet et des milliers d'animaux à faire adopter."
La SPA propose une procédure simplifiée et sécurisée pour adopter
La SPA propose un protocole d'adoption bien encadré : les particuliers choisissent le chat ou le chien qu'ils souhaitent adopter sur les sites internet de la SPA. Un rendez-vous horodaté est organisé par téléphone. La personne qui veut adopter se rend au refuge. Elle est seule, ne visite pas le lieu et le salarié de la SPA, qui se tient à bonne distance, lui présente l'animal que l'adoptant a choisi. On lui donne une laisse et un collier neuf. La procédure d'adoption pourra être régularisée à la fin du confinement.La SPA s'engage à délivrer aux adoptants qui ont rendez-vous une attestation qui prouve qu'ils ont rendez-vous dans un refuge et va même plus loin en proposant de rédiger une autre attestation qui indique que le particulier s'est bien rendu dans un refuge. Un représentant des services vétérinaires de l'Etat pourra être présent lors de l'adoption pour vérifer que tout est fait dans les règles.Il y a dix jours, nous avons contacté le Ministère de l'Agriculture, les préfets de région pour que notre demande soit étudiée. Pour l'heure, il ne se passe rien. Malgré cette proposition, nous n'avons aucun retour, aucune décision n'est prise. Notre interlocuteur, la Direction Générale de l'Alimentation (elle gère la santé et la protection animale et dépend du ministère français de l'Agriculture et de l'Alimentation) ne prend aucune décision.
Nos voisins belges ont pris décision réglementaire qui permet aux particuliers d'adopter dans le cadre d'un dispositif de sécurité très stricte.
Tout notre personnel est mobilisé. Nous recevons des centaines de demandes d'adoption par internet et par téléphone et nous avons des milliers d'animaux à proposer à l'adoption. Nous sommes démunis, nous proposons une solution. Il ne faut pas attendre que les refuges soient pleins (il reste un millier de places au niveau national).
Nous avons 690 salariés, nous sommes très structurés et nous savons faire. J'engage la réputation de la plus ancienne association de protection animale. Nous nous avons vraiment besoin que l'autorité administrative nous autorise à faire ces adoptions. Jacques-Charles Fombonne
la Société Protectrice des Animaux
La SPA a été créée en 1845 par Etienne Pariset qui en devient le premier président. L'association est reconnue d'utilité publique en 1860 par Napoléon. En 1960, l'Assemblée Nationale approuve la première loi consacrée à la protection des animaux.Le premier refuge de la SPA est créé à Gennevilliers en 1903 et le premier dispensaire voit le jour en 1945 à Paris.