Une équipe de scientifiques de l'INRAE et de l'Université de Tours ont présenté, ce jeudi (09 septembre) les résultats de leurs premiers tests. Selon leur étude, leur vaccin par voie nasale serait efficace contre le Covid-19. Il protègerait contre les variants. Il empêcherait aussi la transmission.
Un spray dans le nez au lieu d'une piqûre dans le bras pour se protéger du Covid-19. C'est la promesse de l'Unité mixte de Recherche de l'INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) et de l'Université de Tours (Indre-et-Loire). Cette équipe de chercheurs a présenté les résultats "encourageants" des tests pré-cliniques sur leur vaccin par voie nasale.
#RP_INRAE Résultats positifs pré-cliniques pour un #vaccin #COVID19 par voie nasale avec @UnivTours
— INRAE (@INRAE_France) September 9, 2021
▶️neutralise le virus à son entrée
▶️bloque la contagiosité
▶️efficace contre les variants
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Ce médicament s'appuie sur la même technologie que le vaccin précédemment développé par ces scientifiques pour protéger les singes de la toxoplasmose. En utilisant les protéines, il deviendrait efficace face aux différents variants. "L’originalité de ce candidat vaccin, c’est de combiner plusieurs protéines", explique Philippe Maugin, président directeur général de l’INRAE, "pas uniquement la protéine spike qui a été principalement visée par les vaccins jusque-là. On pense que le virus aura beaucoup plus de mal à s’adapter à muter face à un vaccin polyvalent".
Empêcher la transmission du Covid-19
Le vaccin a été testé en deux phases, sur des animaux qui ont reçu deux instillations par voie nasale avec trois semaines d'écart entre chaque dose. Les tests sur les souris ont démontré une "très forte réponse immunitaire, au niveau général et au niveau muqueux", indique Isabelle Dimier-Poisson, professeur des universités, responsable de l’équipe de recherche BioMAP INRAE-Université de Tours en charge du projet de vaccin. 100 % des souris protégées ont survécu avec une absence totale de signes cliniques alors que les autres rongueurs ont souffert de syndrômes de détresse respiratoire.
La seconde phase de tests, sur des hamsters, a permis d'évaluer l'efficacié du vaccin concernant la transmission. Après deux jours d'infection, aucune charge virale n'a été détectée. "Quand on vaccine par voie nasale, on est en capacité d’induire une réponse immunitaire générale et locale au niveau du nez. On peut aussi agir très précocement au niveau de l’infection", résume Isabelle Dimier-Poisson. Les résultats complets seront publiés prochainement.
Un vaccin 100 % français mis sur le marché en 2023
Il faudra patienter pour la commercialisation. "Ces résultats très positifs permettront de démarrer dès l’automne 2021 la phase de développement et de production en vue d’un passage en phase clinique en 2022, pour une mise sur le marché en 2023".
Selon l'équipe de chercheurs, le vaccin pourrait être utilisé comme rappel pour les personnes déjà immunisées. Les pays en voie de dévéloppement pourraient aussi en profiter. La logistique est beaucoup plus simple que les produits Pfizer par exemple. "Pas besoin de super congélateur". Il pourra être conservé à 20 degrés pendant plusieurs mois.