Environnement : la région Centre-Val de Loire lance sa propre COP

Pour le président de la région, François Bonneau, et son équipe, les territoires doivent être moteurs des efforts souhaités par la France et les signataires de la COP 21. 

C'est une première (ou presque) en France : le Centre-Val de Loire se dote de sa propre COP, à échelle régionale. Plutôt que d'attendre des bénéfiques retombées de l'accord de Paris, adopté en 2015 suite à la COP21, le président de la région François Bonneau veut que le Centre soit un moteur de la transition écologique. 

"Pour ceux qui seraient tentés d'afficher un scepticisme s'agissant de la réalité du réchauffement climatique et de tous les dérèglements qui vont avec, l'année 2018 a été sans appel. (...) On craint aujourd'hui d'aller au-delà des 2° prévus par l'accord de Paris, c'est une modification très en profondeur, avec des drames", a entamé François Bonneau, qui veut se montrer particulièrement conscient de l'enjeu. 
 

 

Une région déjà mobilisée ?


"On ne part pas de rien. Souvent, dans cette région, on a accordé beaucoup d'importance aux enjeux énergétiques", constate son président. Il cite notamment des travaux de rénovation énergétique de nombreux lycées. Également mises en avant : les aides en matière de performance énergétique sur le logement, la mise en place de programmes d'isolation pour le logement social

Autre enjeu : celui des énergies renouvelables. 97% de l'électricité consommée dans la région provient de ses quatre centrales nucléaires, qui fournissent aussi 17% de l'électricité française. ... "On n'est pas trop mal situés sur l'éolien, mais il faut avancer. Sur tout ce qui est géothermie, c'est plutôt bien, on a une filière bois qui se structure d'une manière intéressante..." a énuméré François Bonneau. 
   

Plus loin la fin du monde, meilleure la fin du mois


Plus que tout, la nouvelle instance veut éviter d'opposer, selon l'expression désormais consacrée, "la fin du monde et la fin du mois""Les plus vulnérables sont les plus affectés [par le changement climatique]", constate comme bien d'autres Charles Fournier. 

L'équipe dirigeante de la COP insiste : il faut désormais "inverser les visions". Au lieu de voir la préservation de la planète comme un enjeu à part, qui nécessiterait des sacrifices sociaux et économiques, pourquoi ne pas la voir comme un levier et un pourvoyeur d'emplois ? 
 
"Il n'y aura de développement humain, économique et social qu'à partir du moment où on aura un modèle qui prendra les enjeux de l'environnement à bras le corps, martèle François Bonneau. Si on ne fait pas la performance énergétique, c'est encore plus d'inégalités"

Cela signifie-t-il que cette COP donnera la priorité aux plus vulnérables sur le plan économique ? "Ce doit être la COP qui mesure tous les impacts sociaux de la transition, répond le vice-président. A chaque fois qu'on prend une mesure, il faut qu'on se dise : "où sont les plus démunis dans cette histoire-là ?" C'est le raisonnement que nous allons avoir."

 

Aller plus loin




"Est ce que le niveau atteint est suffisant ? Non, il faut aller plus loin", estime le président de la région. Même si la région a bien mis en place ce coup de pouce à la performance énergétique, un récent sondage OpinionWay estime que 74% des habitants du Centre ignore l'existence des aides à la rénovation thermique. 41%  disent avoir froid dans leur logement l'hiver. 

La COP se donne l'objectif d'un accord signé tous les deux ans, autour des engagements pris par chacun des acteurs. La COP compte en mobiliser 5 : les acteurs financiers ;  les acteurs de l'éducation, de la recherche et de l'enseignement supérieur ; les acteurs économiques ; les acteurs publics et la société civile. 

D'ici février, Charles Fournier rendra un premier rapport. Une équipe de négociation sera constituée pour aménager cette base. Elle sera composée d'experts, notamment du GIEC, mais aussi de personnalités. La COP de la région espère éviter l'écueil du voeu pieu qui semble menacer l'accord de Paris. "On sait que l'accord d'un moment ne vaut pas pour l'éternité, malheureusement"a mentionné François Bonneau, qui veut rester combatif. 

L'instance n'exclut d'ailleurs pas de faire entendre sa voie sur des dossiers épineux, comme les financements contestés de l'aéroport de Tours. 


 
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