Marronniers de Chartres : le bras de fer se poursuit entre les militants écologistes et le promoteur

Les militants de l’association Chartres Écologie poursuivent l'occupation du site où un promoteur immobilier souhaite faire abattre trois marronniers. L'homme d'affaires s'est rendu sur place pour tenter de fermer le lieu, en vain.

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L'épreuve de force continue entre l'association Chartres écologie et le promoteur immobilier Philippe Bourguignon. Depuis le 22 août dernier, les militants bloquent le lieu et empêchent le propriétaire du site d'abattre trois marronniers pour la construction de 3800 m² de bâtiments.

Ce vendredi 2 septembre, la tension est encore montée d'un cran. L'homme d'affaires s'est rendu sur place pour fermer les grilles et interdire l'accès. Mais les militants ont refusé de quitter les lieux. Qu'à cela ne tienne ! Le promoteur a cadenassé les grilles du portail, invoquant son droit à agir au sein de sa propriété.

On veut nous enfermer à l'intérieur, ça s'appelle de la séquestration.

Quentin Guillemain, conseiller municipal de Chartres

Un acte que dénonce Quentin Guillemain, conseiller municipal écologiste de Chartres, présent sur place : " Monsieur Bourguignon souhaite fermer le site à double tour alors que nous avons un stand de personnes près des marronniers, comme cela a été signalé à la préfecture et dont il avait été convenu qu'ils pouvaient rester. Et on veut nous enfermer à l'intérieur, ça s'appelle de la séquestration".

Comme le rapportent nos confrères de l'Echo Républicain, il aura fallu l'intervention de la police, alertée par les militants, pour que la situation s'apaise. Vers 21 heures les grilles sont finalement rouvertes, permettant, à ceux qui le souhaitent, de s'en aller.

Une décision de justice attendue dans les prochains jours

Tous les regards se tournent désormais vers le tribunal administratif d'Orléans qui doit examiner un recours en référé d'urgence déposé par les écologistes. La juridiction doit décider d'autoriser ou de suspendre l'abattage des trois marronniers en début de semaine prochaine. Une décision très attendue, mais qui ne devrait pas mettre un terme à la polémique, tant les avis divergent. 

Les branches sont devenues physiquement trop lourdes. Le marronnier est un bois cassant, il y a donc un risque.

Philippe Bourguignon, promoteur immobilier

Du côté de Philippe Bourguignon, on s'exaspère, arguant "un faux problème" et pointant du doigt "la dangerosité" de ces arbres : "Les branches sont devenues physiquement trop lourdes. Le marronnier est un bois cassant, il y a donc un risque". Pour le conseiller municipal, Quentin Guillemain, c'est tout l'inverse : "On est sur un site classé. On a des arbres qui sont centenaires, qui sont en bonne santé". 

Nul ne peut anticiper la future décision du tribunal administratif d'Orléans. Pour autant, l'écologiste se dit prêt à poursuivre le sit-in, quelle que soit la décision de justice: "Si le tribunal nous donne raison, rien ne nous dit que les arbres ne seront pas abattus malgré tout. Si la décision nous donne tort, nous prendrons une décision collégiale pour savoir si nous nous engageons dans la désobéissance civile ou pas." La bataille des marronniers ne fait peut-être que commencer.

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