Un réseau de proxénétisme opérant à partir de salons de massages chinois démantelé

Les gérants suspectés du réseau de proxénétisme occupaient des salons dans huit villes en France, dont Chartres en Eure-et-Loir.

Un réseau de proxénétisme, soupçonné d'avoir exploité des salons de massage chinois offrant des prestations sexuelles tarifées, a été démantelé à la mi-juin, a appris l'AFP ce lundi 19 juin auprès de la police judiciaire.

L'enquête est partie d'une lettre anonyme envoyée en août 2022 à la police de Saint-Etienne accusant les gérants d'un salon de massage de la ville de livrer ses employées à la prostitution. Les filatures et auditions de clients conduites par la Sûreté départementale de la Loire confirment cette dénonciation. 

Huit villes concernées en France

En plus du massage traditionnel, les hommes étaient invités à verser une somme complémentaire de quelques dizaines d'euros en liquide pour une "finition manuelle", toujours proposée sur place, jamais au téléphone. Surtout, les enquêteurs établissent que les gérants s'occupent également d'autres salons dans plusieurs villes de France. Au total, sept sont identifiés à Saint-Etienne, Saint-Chamond (Loire), Lyon, Valence, Chartres et Le Havre.

L'enquête, coordonnée par l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) avec l'appui de la PJ de Saint-Etienne et le groupe interministériel de recherches (GIR) de Lyon, permet de dessiner l'organisation pyramidale du réseau.

"Il y avait à sa tête un couple de Chinois installé en région parisienne, des gérantes de salons au niveau intermédiaire et les masseuses en situation irrégulière, qui enchaînent les prestations de 20 minutes, sept jour sur sept, tôt le matin jusqu'à tard le soir", explique à l'AFP Elvire Arrighi, la cheffe de l'OCRTEH.

1,4 million d'euros de chiffre d'affaires en trois ans

Au total, en trois ans, le réseau a généré un chiffre d'affaires de près de 1,4 million d'euros, selon les estimations de la Police Judiciaire. Lors de leurs auditions, les masseuses ont affirmé "dans un discours très préparé, qu'elles faisaient ça pour l'argent de poche", à l'insu de leurs patrons, a ajouté la commissaire. Des caméras étaient positionnées à l'entrée des salons par le couple à la tête du réseau pour compter les clients et vérifier que les gérantes étaient bien présentes.

Les masseuses qui n'étaient pas jugées "assez attrayantes" étaient par ailleurs "encouragées à faire de la chirurgie esthétique", selon Mme Arrighi.

Au total, dix personnes ont été mises en examen vendredi par un magistrat de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lyon. La femme du couple a été placée en détention provisoire, les autres sous contrôle judiciaire.

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