Sidney Amiel est jugé par la cour d’assises des Yvelines. L'ex-avocat du barreau de Chartres, un "dominateur" selon les experts, est accusé de viol et agressions sexuelles, entre 2003 et 2010, sur 5 femmes dont sa belle-fille alors mineure. Le verdict est attendu vendredi 23 juin.

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Sidney Amiel, l’ex-ténor du barreau de Chartres accusé de viol, a été décrit par les experts, mercredi à son procès comme un « dominateur », un « narcissique » au psychisme imprégné de sexualité. Aujourd'hui, retraité du barreau, Sidney Amiel nie catégoriquement les faits. Le sexagénaire se présente comme "un amoureux des femmes", certes un peu "volage", mais "jamais violent". L'ancien avocat est jugé depuis mardi 6 juin par la cour d'assises de Versailles pour un viol et des agressions sexuelles sur cinq femmes dont sa belle-fille, alors mineure de 13 ans. Les faits auraient été commis entre 2003 et 2010. Le verdict est attendu vendredi 23 juin.

Une trentaine de victimes présumées


Nadia a 31 ans quand elle vient voir Sidney Amiel, avocat réputé en droit social. Elle vient d'être licenciée et espère obtenir des réparations aux prud'hommes.

« Il m'a touché, il m'a embrassé de force. Il m'a emmené sur un canapé, et a tenté de m'allonger. Moi, je ne dis rien, je veux juste sortir en vie de son bureau. »

Cette première plainte libère la parole d'une trentaine de femmes. Ex-collaboratrices, secrétaires, clientes, toutes racontent des propos graveleux, des caresses, des baisers forcés. Des actes qui auraient eu lieu pendant plus de 20 ans.

Le Live Tweet de notre journaliste Sanaa Hasnaoui sur place


Des attouchements sur mineure


Lundi, son ex-belle-fille, qui ne cache pas son aversion envers Sidney Amiel, l’accuse d'attouchements alors qu'elle était mineure. Elle le qualifie de « pervers. »

« A cause de lui, le sexe était juste présent tout le temps à la maison. » Elle accuse son agresseur présumé d'être un « manipulateur », un « beau parleur » dont elle avait « peur ».

L’ex-belle-fille de Sidney Amiel est la dernière des cinq femmes parties civiles à être entendue dans ce procès. Elle est la seule à avoir dénoncé des faits présumés commis dans la sphère privée, alors qu'elle était encore mineure.

Agée de 26 ans, elle a décrit quatre épisodes d'attouchement - main aux fesses ou sur la cuisse, caresse sur la poitrine ou embrassade forcée - alors qu'elle n'était qu'une jeune adolescente.

La jeune femme accuse aussi un des fils de l'accusé de l'avoir violée à deux reprises alors qu'elle n'avait que 12 ans, chose qu'elle n'avait jusqu'alors jamais dit à la justice.

« Sidney a laissé arriver ça sous son toit, je lui en veux. A cause de lui, le sexe était juste présent tout le temps à la maison.»

Un « homme tactile, méditerranéen »


Face à ces témoignages récurrents, amis et proches de l'avocat ont tenté cette semaine de défendre un « homme tactile, méditerranéen », un « affectif » prenant facilement son interlocuteur, homme ou femme, par le cou ou le bras.

L'une de ses associés au cabinet, qui fut longtemps sa maîtresse mais qui est à présent en conflit judiciaire avec lui, a elle aussi réfuté la thèse du « violeur. »

« Il les lui fallait toutes, a-t-elle dit, mais pas au prix de la violence. »

Beaucoup de collaborateurs, hommes ou femmes, et de secrétaires ont relaté l' « ambiance délétère » qui régnait dans le cabinet Amiel, « la boule au ventre » qu'ils avaient en arrivant au travail, les « blagues salaces » qu'il fallait subir au quotidien.


Sidney Amiel estime, lui, être la victime de jalousies et de rancœurs. Son avocat, Me Frédéric Landon tente de le défendre :
« C'est un homme classique, donc c'est un homme qui aime les femmes. Il est très tactile, mais ça n'a aucune connotation sexuelle. »

Un être « charismatique » aussi. « Je connais mon père et je n'ai aucun doute » quant à son innocence, a martelé sa fille de 39 ans.

Un « dominateur » imprégné de « sexualité »


Appelé à la barre, un expert psychiatre dit plutôt avoir vu en lui un être « dominateur », notamment sur le plan professionnel, avec une « représentation de la sexualité un peu particulière ».

« La sexualité imprègne le psychisme de M. Amiel », a-t-il assuré.

Son confrère psychologue ajoute aussi: « C'est un sujet qui attend que l'autre lui pose les limites » et pour lequel il y a « une intrication du banal et du sexuel.» Pour le psychologue, Sidney Amiel « méconnaît ce qu'il y a d'agressif et de sexuel dans ses gestes » pour son entourage professionnel féminin.

Des faits souvent prescrits


L'avocat a été suspendu en mars 2011. Bien trop tard pour sa première victime présumée, Nadia :

« Plusieurs bâtonniers ont été entendus. Ils ont tous dit qu'ils savaient mais qu'ils ne pouvaient rien faire, car les personnes ne voulaient pas porter plainte. C'est la loi du silence, la loi du plus fort », dénonce-t-elle.

Depuis le début de l'audience, une trentaine de victimes présumées, collaboratrices, clientes ou employées, ont défilé à la barre, pour des faits commis dans un cadre professionnel, racontant gestes déplacés, caresses imposées, baisers réclamés par l'ex-avocat, aujourd'hui âgé de 67 ans.

La plupart des faits sont prescrits. Seules quatre femmes ont pu se porter parties civiles, dénonçant des agressions sexuelles ou tentatives. Une collaboratrice notamment l'accuse d'un viol en 2003.

Placé sous contrôle judiciaire en 2010, l'accusé comparaît libre. Sidney Amiel a été renvoyé en 2013 devant les assises d'Eure-et-Loir, avant que le procès ne soit dépaysé à Versailles. Il encourt 15 ans de réclusion criminelle. Le procès doit se terminer vendredi 23 juin.



Sidney Amiel, a été un des ténors du barreau de Chartres. L'ancien avocat est jugé depuis mardi 6 juin par la cour d'assises de Versailles pour un viol et des agressions sexuelles sur quatre femmes et sa belle-fille, alors mineure de 13 ans. Les faits auraient été commis entre 2003 et 2010. Aujourd'hui retraité du barreau, âgé de 67 ans, L'ex-avocat nie catégoriquement les faits.


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