Le député de la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir est monté au créneau mercredi contre la réduction d'un tiers des députés à l'Assemblée nationale, une mesure prévue dans le deuxième volet de la réforme des institutions voulue par Emmanuel Macron.
"La réduction d’un tiers du nombre des députés telle que voulue par le gouvernement […] fera de la France le pays le plus sous-représenté en Europe en terme de députés par habitants". Mercredi 12 septembre, en fin de matinée, le député Les Républicains de la 2e circonscription d’Eure-et-Loir Olivier Marleix a opéré, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, une violente charge contre la réforme constitutionnelle voulue par le gouvernement.
Avec la réforme #Macron, les petits partis perdront davantage avec la réduction de 30% des députés élus au scrutin territorial et majoritaire qu'ils n'en gagneront avec les 15% de proportionnelle : atteinte au pluralisme politique ! #DirectAN pic.twitter.com/6vyCBvDWkX
— Olivier Marleix (@oliviermarleix) 12 septembre 2018
"On perd en pluralisme et en représentativité", a martelé Olivier Morleix. "La réduction du nombre des députés écrasera la représentation des petits partis", a aussi estimé l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, élu d'Eure-et-Loir depuis 2012. La réforme prévoit notamment la réduction d’un tiers du nombre de députés ainsi que l’introduction de 15 % de proportionnelle. Concrètement, le nombre de députés passerait, en 2022, de 577 à 404. Et parmi eux, 60 seraient élus à la proportionnelle : ces sièges seraient distribués en fonction de la proportion de voix obtenues.
Objectif affiché : corriger les déséquilibres
Pour comprendre le sens de cette mesure, un petit cours de droit constitutionnel s'impose. Aujourd’hui, le scrutin uninominal majoritaire à deux tours favorise l’émergence des majorités nettes. En juin 2017, La République en marche et le MoDem ont ainsi décroché 350 des 577 sièges. Pourtant, à elles deux, ces formations totalisaient quelque 32 % des votes au premier tour, 49 % au second. Le Front national (ex-Rassemblement national) en revanche, malgré ses 13 % de suffrages au premier tour, n’occupe que huit sièges à l’Assemblée nationale, insuffisant pour constituer un groupe parlementaire. Même constat pour la France insoumise qui détient 17 sièges pour 11% obtenus au premier tour.
Cette réforme – une révolution dans l’Hémicyle – engagée par le gouvernement est présentée comme une manière de corriger ces déséquilibres. Elle doit "permettre à toutes les sensibilités" d'être "justement représentées", avait affirmé le chef de l'État en avril, sans pour autant compliquer l’émergence d’une majorité législative, sans laquelle la stabilité politique deviendrait précaire.
Après la réforme de la Constitution en début d’été, les députés doivent donc aujourd’hui plancher sur ces deux mesures phares du deuxième volet de la réforme des institutions souhaitée par Emmanuel Macron.
Et en région Centre ?
- Dans le Loiret, le nombre de députés passerait de six à trois.
- En Eure-et-Loir, ils passeraient de quatre à deux.
- Dans le Cher, ils passeraient de trois à deux.
- En Indre-et-Loire, ils passeraient de cinq à deux.
- Dans le Loir-et-Cher, ils passeraient de trois à deux.
La réforme prévoit aussi une réduction du nombre de sénateurs, de 348 actuellement à 244.