Face aux nouvelles inondations dans l'est et le sud de l'Espagne, la France a mobilisé plusieurs dizaines de personnes, pour aider les locaux à s'en sortir. Parmi eux, on y retrouve 23 membres de l'Unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile de Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir.
Les images qui viennent d'Espagne se répètent inlassablement depuis plusieurs semaines. Des torrents d'eau et de boue continuent d'affluer dans plusieurs villes du sud et de l'est du pays. Débordée, l'Espagne a sollicité la solidarité européenne pour "l’aider à faire face aux conséquences des tragiques inondations de la semaine dernière ayant touché la région de Valence", expliquait le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau sur X.
Des qualifications rares
Au total, 52 personnes ont été envoyées en renfort dans la région de Valence. 23 sapeurs sauveteurs de Nogent-le-Rotrou en Eure-et-Loir, 15 de Brignolles (Var),10 sapeurs-pompiers du SDIS 66 dans les Pyrénées-Orientales et deux agents civils de Méry-sur-Oise en Île-de-France.
"On est sur un détachement particulier qui nécessite des moyens humains et d'engins pour des travaux publics. Ces qualifications et les engins sont rares, et peu nombreux au sein des formations militaires de la sécurité civile", explique le lieutenant Hugues De Loynes, de l'Unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile n°1 de Nogent-le-Rotrou, et chef du détachement français de la sécurité civile en Espagne.
Cette cinquantaine de personnes est arrivée à Valence ce mercredi 13 novembre. Au programme, des missions d'évacuation de boues et de voitures ; de cartographies de bouches d'égouts obstrués ; de vérification de certains ponts dans lesquels des embâcles sont présents.
"Les dégâts sont énormes ! Il y a énormément de boues, de déchets, de carcasses de voitures encore non évacués", témoigne le lieutenant. "Les espaces publics et économiques, les zones artisanales ou commerciales, sont encore jonchés de déchets qui empêchent le retour à la normale", poursuit-il.
Des travaux désormais possibles puisque le niveau des eaux a baissé depuis plusieurs heures. Le tout en vérifiant qu'il n'y ait pas d'autres victimes, notamment sous les ponts. Ce gros travail de nettoyage est réalisé à l'aide plusieurs engins. "Nous avons des tractochargeurs, des engins sur pneus avec de gros godets et des fourches. Des petites chargeuses qui permettent de faciliter le nettoyage des routes et trottoirs", explique encore le lieutenant Hugues De Loynes. Des tractopelles, des camions bennes et des outils de pompage complètent l'équipement lourd sur place.
Quid du risque sanitaire ?
Au cœur de ce qui peut ressembler à une déchetterie à ciel ouvert, il y a aussi un risque sanitaire à prendre en compte. "Il y a deux points de vigilance. La protection des voies respiratoires avec le port de masques qui n'est pas notre point d'attention majeur. Il se porte davantage sur la protection des mains, des règles d'hygiène lorsque les personnes s'alimentent, en raison du risque de certaines maladies qui peuvent être présentes suite à la stagnation des eaux", détaille le lieutenant Hugues de Loynes.
L'engagement des secours français est prévu jusqu'au 23 novembre en Espagne, pour un retour en France deux jours plus tard. À l'heure actuelle, le bilan fait état de plus de 200 morts et de plusieurs dizaines de personnes disparues.