"Garder le moral dans l'inconnu" : l'insoutenable attente d'un élève de classe prépa à Tours

Éudiant en classe préparatoire au lycée Descartes de Tours, en PSI*, Thomas Salton suit les cours depuis chez ses parents en Loir-et-Cher. Après deux années très intensives nerveusement, il devait passer les épreuves écrites des concours à partir de mi-avril. Mais il va devoir encore patienter.

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Cela fait deux ans qu'il a un rythme de travail d'une dizaine d'heures par jour, deux ans qu'il se prépare inlassablement pour ces concours d'accès aux grandes écoles françaises. Polytechnique, École Normale Supérieure, Central-Supélec et les concours communs des instituts nationaux polytechniques... ce n'est pas encore pour tout de suite.

Depuis le début de la crise, les mauvaises nouvelles se succèdent pour les élèves de "Math Spé" : arrivée du virus en France, arrêt des cours, confinement, reports, annulations d'épreuves.

À la pression naturelle des concours s'ajoute donc une autre forme de pression insoutenable : celle de ne pas connaître le calendrier de ces prochaines semaines, de devoir encore attendre. Alors, Thomas Salton révise patiemment chez ses parents à Mont-près-Chambord. Et la perspective de "cuber", c'est à dire redoubler sa Math Spé, n'a même pas été évoquée dans cet entretien.
 

  • Thomas, comment se passe le confinement ?
Je suis rentré chez mes parents, c'était plus pratique que de rester dans mon studio. Je suis donc dans le Loir-et-Cher. J'ai emporté avec moi mes deux années de cours pour réviser. Je suis content d'être chez mes parents mais la période d'attente est difficile à vivre. C'est de plus en plus dur même à vivre au fur et à mesure des annonces qui sont faites. C'est dur mentalement.
 
  • Comment se déroulent les cours ? 
L'emploi du temps a été allégé mais il y a un très bon suivi pédagogique. On a 4 heures de TD (Travaux Dirigés) par jour sur une plateforme de discussion vocale. Les professeurs nous accompagnent, ils nous aident. Nous sommes répartis en petits groupes et on bosse les matières sur des cycles de 2 heures, avec des mathématiques tous les jours et de la physique ou des sciences de l'ingénieur.
 
  • Les professeurs se sont-ils adaptés ?
Oui, ils ont été très réactifs et disponibles. Ils ont créé un serveur à distance avec l'aide des élèves. Ils sont pour la plupart présents tous les jours. Même les professeurs qui ont des enfants en bas âge restent disponibles. On a de la chance d'être aussi bien encadrés.
 
  • Savez-vous quand auront lieu les concours ?
Sur ce point là, c'est plus compliqué, il faut garder le moral. Garder le moral dans l'inconnu. On a peu d'infos, des bribes mais c'est la même chose pour tout le monde. On a eu une dernière annonce : l'annulation de l'épreuve TIPE (Travaux d'Initiative Personnelle Encadrés). Cela faisait un an et demi que je bossais dessus, une épreuve commune sur la thématique de l'océan. J'avais presque fini. D'autres de mes camarades étaient en retard, c'est dommage pour moi. J'avais un temps d'avance sur eux mais c'est comme ça. 

Pour répondre à la question, je ne sais pas quand auront lieu les concours. On devait commencer les écrits dans quelques jours, à partir du 20 avril. Mais concrètement, les épreuves écrites pourraient être reportées à début juin. Ce qui est sûr ou presque, c'est qu'ils vont alléger les épreuves orales voire en annuler. Un petit handicap pour moi car je suis assez à l'aise dans cet exercice. Sinon, on attend les annonces de la secrétaire d'Etat à l'Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal. On scrute plusieurs fois par jour sur le site officiel.
 
  • Plus généralement, comment vivez-vous cette période ? 
Très compliqué mentalement. Le plus gros ennemi est l'incertitude pour tout le monde. Pour nous, 2 mois et demi à réviser, à attendre, c'est un nouveau marathon, ce n'est pas un sprint. On a tout à revoir car on n'a plus de cours à assimiler. Tout reprendre alors qu'on aurait dû y aller, c'est assez pénible. On avait tous envie d'y aller aux concours! Et puis du coup, on ne sait pas trop par quoi commencer, on n'a pas de but précis. D'autant qu'on ne sait pas quelles épreuves orales vont êtres annulées, quelles épreuves seront allégées. Il faut garder le moral et continuer malgré tout. Comme beaucoup d'autres étudiants, évidemment.
 
  • Le fait d'être en famille, est-ce plus facile à vivre ? 
Le soutien est total, mes parents m'aident beaucoup. On est à la campagne donc c'est pour moi plus facile à vivre. Je peux aller marcher et m'allonger dans l'herbe, respirer le grand air. C'est mieux que de rester dans un petit appartement. L'immense majorité des élèves de prépa de Descartes sont rentrés chez leurs parents. Et j'ai certains des mes camarades qui ont même accueilli chez leurs parents des étudiants étrangers.
 
  • Arrivez-vous à garder le rythme ? 
J'arrive à le conserver mais j'ai réduit un petit peu. Je ne suis pas encore dans la dernière ligne droite, malheureusement. Même notre professeur de mathématiques qui vit pour cette matière au quotidien, nous a conseillé de reduire un peu. De 9-10 heures par jour à 7-8 heures. Et puis j'essaye de faire une petite activité sportive. Je vais marcher ou je joue au tennis de table. Le plus important reste de respecter ce confinement, de rester chez soi. 
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