Un préavis de grève a été déposé par le SNES-FSU le premier jour des épreuves du baccalauréat. Une action envisagée en forme d'ultime solution face à l'échec des demandes de revalorisation salariale des professeurs et d'absence de concertation sur la réforme du bac.
Il faut remonter à 2003 ou mai 68 pour retrouver un mouvement de grève concernant les épreuves du baccalauréat. Majoritaire dans l'Académie Orléans-Tours, le SNES-FSU persiste dans son appel à la grève des personnels de l'Education Nationale le 17 juin. Une date hautement symbolique, puisqu'il s'agit du premier jour des épreuves du bac.
Un mouvement social destiné à faire pression sur le Ministre afin d'obtenir une revalorisation salariale et des négociations sur la réforme du Baccalauréat. Un risque de perturbation de l'examen qui serait lié à l'absence de surveillance des épreuves et pas au boycott de la correction des copies. Si les enseignants confirment qu'ils ne font pas cette grève "de gaieté de cœur", il n'empêche que cette éventualité a de quoi perturber les candidats. S'il n'y a pas de menace sur l'ensemble du processus, il existe un risque de voir des épreuves du bac reportées faute de personnel suffisant pour assurer la tenue de l'épreuve.
Du coté des éléves, comme Sonia, en premiére S, qui passe cette année l'épreuve de Français, cet appel à la grève se fait à leur détriment, " Je trouve ça un peu dommage de pénaliser des éléves qui travaillent en faisant des grèves, on souhaite des conditions optimales pour réussir notre bac".
De son coté, Emma, élève de Terminale S, à une semaine du bac, l'annonce de la grève est perturbante :
Pourtant, la réforme du bac à venir n'est pas appréciée par Manon, élève de première S, elle a hâte de franchir l'épreuve : "Il faut vite passer cette année avant la réforme qui s'annonce compliquée, même la préparation au bac s'annonce compliquée, les enseignements optionnels sont aussi très compliqués. Du coup, moi, je veux vite passer mon bac en toute simplicité".C'est une épreuve importante, on est déja assez stressé comme ça, on a pas à nous rajouer ça (grève) en plus.
En utilisant ce préavis de grève dans un bras de fer avec le ministre, le SNES-FSU sait qu'il va susciter de l'inquiétude auprès des candidats, mais pour le syndicat, ce combat est au-delà d'une génération de bacheliers. Malgré cette évidente désaprobation des candidats, Olivier Lelarge, du syndicat SNES dans l'Académie d'Orléans-Tours, " A ce stade, au pire, ce seront des épreuves que le ministére devra reporter".
Une action soutenue aussi par des syndicats lycéens, mais sans perturber l'épreuve.
[COMMUNIQUÉ DE PRESSE]
— MNL - Mouvement National Lycéen (@MNL_national) 5 juin 2019
Une grève, un jour de bac, est rarissime. Aujourd'hui, nous la soutenons.
Nous appelons les lycéen•ne•s à se mobiliser avec un brassard "EN GRÈVE".
Même Blanquer, même combat !#greveexamens2019 pic.twitter.com/xgdvuFW1e4