Deux ans et demi de travaux, une dizaine de corps de métier différents mobilisés, plus de cinquante artisans à l’œuvre pour restaurer un joyau architectural et patrimonial de plus de 500 ans. La chapelle du Château d’Amboise s’est refait une beauté, au frais de l’Etat et de la fondation Saint-Louis (propriétaire du monument). Un projet d’ampleur pour une restauration exceptionnelle.
Depuis le 1er juin, les visiteurs peuvent à nouveau entrer dans la chapelle du Château d’Amboise après deux ans et demi de travaux. Celle qui abrite, entre-autre, la tombe de Léonard de Vinci, a connu la restauration la plus importante de son histoire. Car résumer cet édifice à la tombe d’un grand homme serait un peu réducteur.
La chapelle a traversé plus de 500 ans d’Histoire. Charles VIII alors Roi de France décide de transformer l’ancienne place forte médiévale qu’est Amboise en un palais gothique. Il fait construire la chapelle sur l’ancien oratoire en 1493, et dédie l’édifice à Saint-Hubert, le saint patron des chasseurs.
À cette époque, la splendeur du gothique flamboyant n’est réservée qu’aux souverains pour leur usage privé. Elle sert notamment d’oratoire pour Anne de Bretagne avant d’accueillir la tombe de Leonard de Vinci, mort à Amboise en 1519.
D’autres restaurations au cours de l’Histoire
Au cours de l’Histoire, le monument a connu quelques évolutions. Au XIXème siècle, la restauration commanditée par le roi Louis-Philippe permet de doter la chapelle d’un tympan mettant en scène Charles VIII et son épouse, Anne de Bretagne. En 1840, la flèche du toit est ajoutée puis elle est redécorée de motifs gothiques pour plus de cohérence.
Des vitraux issus de la manufacture de Sèvres sont aussi adjoints à cette restauration. Ils seront détruits par une bombe lâchée par un avion américain en 1944. Les vitraux actuels, fraîchement restaurés, datent de 1952, ils ont été réalisés par l’artiste Max Ingrand. Ce maître verrier très actif après la guerre a aussi réalisé les vitraux du château de Chenonceau et de l’église Saint Florentin à Amboise.
Mauvaises surprises, retards et budget en hausse
Des pierres à la charpente, la chapelle Saint-Hubert retrouve sa beauté d’antan. Un chantier exigeant et un vrai défi pour les équipes d’artisans mobilisés sur la restauration. Notamment, celle des décors intérieurs sculpté dans le tuffeau datant de la Renaissance, véritables pépites de cette chapelle. Pourtant, l’équipe en charge des travaux a connu quelques déconvenues. La charpente de l’abside a été intégralement détachée pour en fabriquer une nouvelle. Le tout avec du bois de chênes pluri-centenaire de la forêt d’Amboise.
Près de 52 m3 de pierres creuses ont été découvertes puis remplacées dans la maçonnerie basse de la chapelle. Mauvaise surprise issue d’une précédente restauration peu judicieuse. Résultat : huit mois de retard et un budget à la hausse, passant de 2,7 à 3,5 millions d’euros. Toujours réparti à 80% pour l’Etat via le plan France Relance et 20 % pour la fondation Saint-Louis, propriétaire de la Chapelle.