La plupart des avions sont cloués au sol depuis le début de la crise sanitaire, impactant non seulement l'économie des compagnies aériennes mais aussi celle des fournisseurs. Parmi eux, Radiall et son usine de Château-Renault en Indre-et-Loire, qui déplore 46 nouvelles suppressions d'emplois.
L'aéronautique fait partie des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire. A titre d'exemple, Airbus enregistre une chute de 30% de son chiffre d'affaires, pendant que Safran estime la baisse de ses recettes à 44,5% par rapport à 2019.
De ces baisses découlent l'arrêt brutal de la production des fournisseurs. C'est le cas de l'usine Radiall, à Château-Renault en Indre-et-Loire, où 46 suppressions de postes parmi les 350 salariés ont été annoncées. L'usine constate cette année une perte de la moitié de son chiffre d'affaires.
Pas de reprise totale de l'activité avant 2025
Au cours de l'année 2020, 100 postes d'intérim avaient déjà été supprimés à l'usine Radiall de Château-Renault. L'entreprise a aussi mis en place un plan de rupture conventionnelle collective, permettant le départ de 24 autres salariés. Ces chiffres concernent uniquement le secteur aéronautique de l'entreprise, soit 80% de la production du site. Le reste est dédié à la défense et à l'espace.
C'est une crise structurelle et non pas conjoncturelle. Tous les experts sont d'accord là-dessus : la reprise totale de l'activité économique n'est pas attendue avant 2025
"Ce n'est pas simple comme décision car c'est une entreprise familiale où les salariés ont en moyenne 15 ans d'ancienneté" explique Marlène Gallais, la directrice du siège de Radiall à Château-Renault. Un transfert des employés avait aussi été envisagé, finalement jugé trop "compliqué" en si peu de temps. Leader sur le marché de la connectique aéronautique dans le monde, Radiall envisage désormais de se faire une place sur le marché ferroviaire : "ça prend du temps mais nous devons adopter une stratégie offensive"
Accompagner les familles impactées
L'usine constitue l'un des plus gros employeurs de Chateau-Renault. La ville est considérée comme l'une des plus pauvres d'Indre-et-Loire. Cette annonce de suppression de postes, la maire Brigitte Dupuy (LR) l'a vécue comme un "véritable coup de massue" : "C'est difficile en tant que maire d'apprendre ça quand on veut dynamiser la ville. L'usine permet à de nombreuses familles de vivre".
Elle affirme cependant sa volonté d'être à l'écoute de Radiall : "On essayera d'accompagner au mieux les personnes touchées par cette problématique. C'est d'autant plus important s'ils veulent se reconvertir car d'autres entreprises recrutent à Château-Renault et ont du mal à trouver du personnel".
Les discussions avec les élus et le CSE sont toujours en cours. La Direccte a quant à elle jusqu'au 23 mars 2021 pour se prononcer et homologuer le plan de départ des salariés. Ils auront alors un mois pour quitter l'entreprise.