Le modèle de centrale nucléaire le plus ancien et le plus utilisé du parc français pourrait présenter un problème de corrosion sur des systèmes de sécurité. La centrale de Chinon, en Indre-et-Loire, est concernée par les inquiétudes de l'Agence de sûreté nucléaire.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) disposera "courant mai" du résultat d'expertises permettant de conclure ou non à un problème de corrosion sur un réacteur d'EDF appartenant à la famille la plus répandue dans le parc de centrales nucléaires français, a-t-elle indiqué ce 20 avril.
32 réacteurs de 900 MW en France
EDF a identifié pour l'instant ces phénomènes de corrosion sur des systèmes de sécurité de cinq réacteurs parmi les 56 du parc, conduisant à des arrêts prolongés et des tensions sur l'approvisionnement électrique de la France. Ce problème est à ce stade avéré dans les familles de réacteurs les plus puissants et les plus récents du parc (1 450 et 1 300 mégawatts), qui sont aussi moins nombreux.
Le problème pourrait désormais concerner les réacteurs de 900 MW, la famille la plus répandue en France : il y en a 32 dans le pays. Si le défaut était avéré, ce serait donc l'ensemble des familles du parc français qui serait atteint et, par ricochet, l'approvisionnement en électricité de l'hiver prochain.
EDF a indiqué à la mi-avril avoir relevé au cours d'un contrôle, réalisé pendant un arrêt décennal, des "indications" de problèmes sur d'autres réacteurs, dont celui de Chinon B3 en Indre-et-Loire, lui-même réacteur de 900 MW.
Ces indications font suite à des contrôles par ultrasons sur des portions de tuyauterie, qui devront être confirmées par des examens physiques. "À ce stade, il n'est pas possible de déterminer l'origine de cette indication, en particulier si elle correspond à un défaut", a précisé l'ASN à l'AFP.
La partie de tuyauterie concernée va donc être déposée afin de procéder à des expertises en laboratoire. Ces expertises, dont le résultat est attendu courant mai, permettront d'en déterminer l'origine et de se prononcer sur la présence de corrosion sous contrainte
Agence de sûreté nucléairevia l'AFP
EDF a déjà prévu de contrôler l'ensemble du parc français au fil d'arrêts programmés qui s'étalent jusqu'en 2024.