Elle était une des plus grandes cantatrices françaises. Mais avant tout, Mado Robin est une enfant du pays. Un musée lui est consacré à Yzeures-sur-Creuse, sa ville natale. Une mémoire qui continue de résonner, 61 ans après sa disparition.
Elle a la voix la plus haute du monde. Mado Robin, née en 1918 à Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire) est une des plus grandes cantatrices française que l'histoire ait connu. Pendant plusieurs années, elle a ébloui les scènes françaises et internationales, grâce à son timbre de voix unique. Encore aujourd'hui, personne n'a égalé son contre-contre-ré de légende.
Son enfance, Madeleine Marie Robin la passe dans le calme de la campagne de Sud-Touraine. Sa famille, de riches négociants de bétail, lui offre une bonne éducation musicale ce qui lui permet, très tôt, de trouver sa voix. Ses proches décèlent son talent, son père l'amène donc sur les scènes parisiennes où elle se fait remarquer. Repérée et encadrée par Titta Ruffo, baryton italien de renom, Mado Robin est propulsée sur le devant de la scène.
Voir le reportage complet consacré à ce musée (reportage : Malvina Raud, Philippe Tanger, Samuel Foucault et Gilles Engels) :
Des costumes parfaitement conservés
La première partie du musée est consacrée à la vie personnelle de la cantatrice. Une vie peu connue du grand public, car Mado Robin n'aime pas tout mélanger. D'un côté, sa famille et sa vie calme dans sa campagne natale. De l'autre, sa vie faite de paillettes et de scène d'opéra.
Photos de familles, partitions, costumes, maquillage, le musée est riche d'effets personnels ayant appartenu à la cantatrice. Sous verre, on peut même approcher un vieux tourne-disque sur lequel trône le premier enregistrement de Mado Robin, malheureusement illisible aujourd'hui. Toutes ces pièces parfaitement conservées ont été récupérées par sa nièce, antiquaire, qui en a fait don à la commune d'Yzeures-sur-Creuse.
Avec un tel cadeau entre les mains, la mairie a décidé d'ouvrir un musée en hommage à l'enfant du pays, connue des Etats-Unis jusqu'en Russie.
Conserver la mémoire de l'enfant du pays
Mado Robin aura eu une vie intense, mais trop courte. Elle s'éteint en 1960 à l'âge de 41 ans des suites d'un cancer, et est enterrée au cimetière d'Yzeures sur Creuse. 61 ans après sa mort, il est primordial pour la commune de continuer à faire vivre l'enfant du pays. Cat au fil des années, sa mémoire s'efface, en même temps que ceux qui l'ont côtoyée disparaissent.
Depuis douze ans, la commune essaye de mettre en avant son musée. Certains fans de la cantatrice font le déplacement depuis le nord de la France parfois ou le Luxembourg. Les curistes de passage à La Roche-Posay à quelques kilomètres s'y arrêtent aussi. Souvent, les visiteurs passent la porte sans trop savoir à quoi s'attendre. Puis se laissent prendre par la main par la voix envoûtante de Mado Robin, pour en ressortir surpris et conquis, comme a pu l'être le public autrefois.
Infos pratiques : musée Mado Robin, Place François Mitterrand, 37280 Yzeures-sur-Creuse. Téléphone : 0247942654. Ouvert de 14h à 18h le mardi, mercredi et vendredi ; de 10h à 12h les jeudis et samedis. Tarifs : adultes de 3,50 euros à 5 euros ; groupe de 2,50 euros à 3 euros, gratuit pour les moins de 18 ans.