Niché dans une petite rue de Tours, le Musée de la Typographie témoigne de siècles d’histoire de l’imprimerie. Des débuts de l’impression jusqu’à son déclin, à l’arrivée numérique. Rencontre avec Muriel Méchin, créateur du musée et typographe passionné.
On vous a enseigné à l’école que Gutenberg avait inventé l’imprimerie. Et bien aujourd’hui, vous apprendrez que vous vivez dans le mensonge, depuis toutes ces années. Gutenberg n’a fait que perfectionner ce procédé, inventé par les Chinois, plusieurs siècles auparavant.
C’est le genre d’informations que Muriel Méchin donne aux visiteurs qui passent les portes de son musée.
Le Musée de la Typographie, c’est 70m² consacrés aux techniques d’impressions. D’extérieur, le musée ne paye presque pas de mine. Mais une fois à l’intérieur, il est une mine d’or qui abrite des pépites d’un ancien temps. De presses typographiques par exemple, des vieilles dames âgées de presque deux cent ans, toujours en parfait état de marche.
Voir le reportage complet consacré à ce musée (reportage : Malvina Raud, Philippe Tanger, Samuel Foucault et Gilles Engels) :
L’un des derniers typographes de Touraine
Ces machines, Muriel les connaît par cœur. Il y a soixante ans, il entame la profession de typographe. Un métier qu’il voit évoluer, en même temps que les procédés d’impression, qui s’améliorent et gagnent en productivité. Aujourd’hui âgé de 80 ans, Muriel est un des derniers représentants de la profession en Touraine. Et ce musée, le témoin d’une époque, oubliée des nouvelles générations.
Alors Muriel a le devoir d’entretenir la mémoire des typographes. Aidé de l’association des amis de la typographie qui co-gère le Musée, l’ancien typographe cherche, sans arrêt, de quoi agrémenter son musée. Des bois de xylographie qui ont permis d’illustrer des romans de Balzac (d’abord imprimeur avant de devenir l’écrivain que l’on connaît), une presse à braille presque introuvable en France.
Un patrimoine à conserver
Dans une ville, marquée par l’histoire de l’imprimerie avec Mame, ce musée a toute sa place. Sa richesse de machines et de techniques aussi bien conservées le rend unique en France.
Mais plus le temps passe, plus Muriel aimerait “chier dans le cassetin des apostrophes”, comprenez en bon français, quitter la profession de typographe. Après dix ans à transmettre sa passion, il souhaite que l’on prenne sa suite. Des propositions ont été faites à la Ville de Tours, pas concluantes.
Muriel Méchin et l'association des amis de la typographie se battent pour garder cet héritage en Touraine. Et pour maintenir à flots le musée, qui vit uniquement des ventes de gravures imprimées ici.
Y faire un tour, c’est l'assurance d'une bonne découverte et d’apporter un coup de pouce à un petit musée de caractère(s).
Infos pratiques : musée de la Typographie, 15 rue Albert Thomas, 37000 Tours. Téléphone : 0247389325. Ouvert tous les après-midi du lundi au samedi, de 14h à 18h. Entrée libre.