Moins de deux mois après l'avis défavorable d’une 2e enquête publique, la préfète d’Indre-et-Loire vient de donner son feu vert à la construction et à l’exploitation de 5 éoliennes sur les communes de Vou et de La-Chapelle-Blanche-Saint-Martin. Les habitants sont furieux.
C’est le dernier rebondissement d’un interminable feuilleton. Ce vendredi 10 janvier, la préfète d’Indre-et-Loire a signé les permis de construire et d’exploiter des 5 éoliennes sur un terrain situé à cheval sur les communes de Vou et de La-Chapelle-Blanche-Saint-Martin. Le 29 novembre 2019, soit moins de deux mois auparavant, pour la deuxième fois une enquête d’utilité publique se soldait pourtant comme la précédente par un avis négatif. La commission Paysages s’était elle aussi prononcée dans un sens négatif, courant décembre.
« Devant l’opposition massive de la population et la force de ses écrits, l’implantation choisie, mais jugée inadaptée, les nombreuses insuffisances liées aux photomontages ne présentant pas les qualités requises, donc non fiables, la faiblesse et l’intermittence des vents, la distance insuffisante entre les habitations et les éoliennes, bien qu’elle soit réglementaire, la non prise en compte du principe de précaution pouvant entraîner des troubles sur la santé (infrasons), l’absence d’engagement concernant la plantation d’arbres sur les périmètres rapprochés des éoliennes, l’absence d’étude d’impact au sujet de la réalisation du raccordement à un poste source et la non évacuation de tous les déchets, j’émets un avis défavorable au projet d’implantation de 5 éoliennes sur les communes de la Chapelle-Blanche Saint-Martin et Vou » Conclusion du rapport du commissaire-enquêteur, le 29 novembre 2019.
Du côté des habitants, c’est l’incompréhension. Fortement mobilisés, les opposants au projet ont multiplié les actions spectaculaires durant toutes ces années. Aujourd’hui ils ne cachent plus leur colère : « Cette signature de la préfète, c’est un vrai déni de démocratie ! » tempêtent-ils ; « cette décision se moque ouvertement de l’avis des gens. C’est très agaçant ! » explique Thibaut Bourreau, un habitant de Vou.
Les opposants au projet ne désarment pour autant pas. Communes et associations de défense s’apprêtent à attaquer les deux arrêtés de la préfecture devant le Tribunal administratif. Ils ont deux mois pour le faire.
Malgré la décision préfectorale, les pales des éoliennes ne devraient donc pas encore brasser l’air du sud Touraine. Du moins pas dans l’immédiat : entre le premier recours et l’appel, cette nouvelle procédure pourrait durer encore au moins quatre ans.
Le 20 octobre dernier, les opposants à ce projet d’éoliennes ont bravé la pluie pour réaffirmer leur détermination.