Marisol Touraine (PS), en tête au premier tour des élections législatives avec 28.54% des voix, revendique le soutien d’Emmanuel Macron mais son adversaire centriste Sophie Auconie (20.02%) obtient, elle, le soutien partiel de la République en Marche dans le lochois.
Deux jours après le premier tour, la bataille des soutiens semble belle et bien déclarée en Indre-et-Loire.
Sophie Auconie, candidate LR-UDI sur la 3eme circonscription se targuait dès le lendemain du scrutin d’avoir le soutien du comité La République en Marche du Lochois.
Ce mardi matin, une conférence de presse est venue confirmer la rumeur. Un soutien qui reste cependant "personnel", insiste Gilles Drouet, le président du comité de Loches : "En l’absence de candidat En Marche ! sur la 3eme circonscription, on ne peut pas dire aux adhérents ce qu’ils doivent faire. Certains ont pris la décision de soutenir Marisol Touraine, d’autres de soutenir Sophie Auconie".
Au final, ce sont donc 6 des 61 membres du comité lochois qui ont déclaré officiellement leur soutien à la candidate LR-UDI. "Des marcheurs actifs dans le Lochois", insiste Gilles Drouet.
"On n’a eu aucun contact avec Marisol Touraine. Elle a pensé que nous avions peu d’importance et qu’il n’était pas nécessaire de venir nous serrer la main."
Parmi ceux qui ont fait le choix « Auconie », Christian Baritaud, maire de Bridoré. Il a apporté son parrainage à Emmanuel Macron et a été référent En Marche ! dans l’Indre durant la campagne présidentielle.
Pour lui, la candidature de Marisol Touraine "n’est pas plus légitime que celle de Sophie Auconie. (..) Il y a un logiciel en marche qui se passerait bien des candidats qui trainent sur le secteur depuis 20 ou 30 ans. On a envie d’un peu de renouvellement. "
Christian Baritaud va même plus loin et reproche à Marisol Touraine de ne pas être "proche des gens" : "On l’a pris pour du mépris. On n’a eu aucun contact avec elle. Elle a pensé que nous avions peu d’importance et qu’il n’était pas nécessaire de venir nous serrer la main."
"L’engagement, que nous prenons va certainement nous attirer les foudres de quelques-uns mais nous l’assumons."
Avec la diversité des sensibilités politiques qui composent le mouvement En Marche!, les désaccords commencent à émerger tant au niveau national que local.
Tandis que Philippe Chalumeau, responsable départemental d’Indre-et-Loire LREM, réaffirme que la seule candidate de la majorité présidentielle est bien Marisol Touraine, l’ex-ministre socialiste n’hésite pas à enfoncer le clou et se vante auprès de son entourage d’avoir reçu un message de félicitation de la part du Président de la République.
Ce soutien sans faille du comité départemental, les « frondeurs » du lochois ne le digèrent pas : "Je ne vais pas dire qu’on s’est senti un petit peu cocu mais c’est quelque chose de cet ordre-là." Regrette Christian Baritaud qui aurait souhaité voir un candidat LREM « officiel » investit sur cette circonscription.
"On nous a un petit peu roulé dans la farine et c’est aussi une raison pour laquelle nous avons écouté avec beaucoup d’attention la demande de Sophie Auconie. L’engagement, que nous prenons va certainement nous attirer les foudres de quelques-uns mais nous l’assumons pour la diversité".
Sophie Auconie, qui a obtenu 20.02% des voix au premier tour peut donc désormais espérer glaner quelques voix à LREM mais aussi à la droite. La candidate LR-UDI s’est en effet vantée par communiqué de presse d’avoir aussi le soutien d’Alain Juppé et de Jean-Louis Borloo.
