Réchauffement climatique : les forêts de la région de plus en plus exposées au risque incendie, l'État mise sur la prévention

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Opération de prévention au lac de Rillé ©D. Pouget / F. Dantzer

Différents acteurs des services de l'État ont mené ce 20 juillet une opération de contrôle et de prévention des risques de feux de forêt, aux abords du lac de Rillé, au nord-ouest de l'Indre-et-Loire. Comme les autres forêts de la région Centre-Val de Loire, avec le dérèglement climatique, le massif de Bourgueil est de plus en plus vulnérable aux incendies.

À proximité d'un camping, une patrouille, composée de gendarmes ( (GGD 37), d'agents de l'Office National des Forêts (ONF) ou de l'Office Français de la Biodiversité (OFB), sillonne les abords du lac de Rillé, à la rencontre des vacanciers. Pour l'instant, le risque incendie en Indre-et-Loire est classé au niveau 1, c'est-à-dire faible à modéré (niveau 2 sévère et niveau 3 très sévère).

"Pour le moment on reste à un risque minimum, malgré les températures élevées de ces derniers jours, explique François Faucon, chargé de mission à la DDT (Direction départementale des territoires), qui coordonne l'opération. Les grosses pluies des 6 derniers mois ont permis de rester au niveau 1. L'arrété de prévention des incendies ne prévoit donc pas de restrictions ou de mesures particulières. On est là surtout pour faire de l'information auprès du public, rappeler les bons gestes, notamment avec les mégots de cigarettes, les barbecues, les feux de camp non autorisés."

En Centre-Val de Loire, des forêts de plus en plus menacées

Un peu plus d'un quart du territoire tourangeau est recouvert de forêts (27%), ce qui place le département dans la moyenne régionale. La forêt en Centre-Val de Loire s'étend sur plus d'un million d'hectares, un taux de boisement d'environ 26%.

La forêt privée, dont la vaste forêt de Sologne, représente 88 % de l’espace boisé, la forêt publique seulement 12 % (86 % de domaniales et 14 % de communales). Mais dans le Loiret, la forêt d’Orléans, répartie sur 43 communes, est la plus grande forêt domaniale de l’Hexagone (35 000 hectares).

Les effets du changement climatique, avec de longues périodes de sécheresse et de canicules, aggravent les risques d'incendie de forêts : les zones les plus exposées s'étendent désormais en France métropolitaine vers le nord-ouest, Centre-Val de Loire, mais aussi Pays de la Loire et Bretagne. 

Avec son climat plus humide que dans le sud de la France, la région présentait jusqu'alors un faible risque de feux de forêt. On considère qu'il est désormais similaire à celui des forêts de la région Nouvelle-Aquitaine. Et plusieurs de ses massifs boisés sont classés comme particulièrement exposés.

Le 6 février dernier, les forêts de Sologne (départements 18,41 et 45), de Chinon et de Bourgueil (37) ont ainsi été classées par arrêté à risque incendie. En octobre 2023, à Rillé, justement, un incendie tardif a réduit en cendres 4,5 hectares de la forêt de Bourgueuil.

"On est sur un massif classé depuis 1952, c'est-à-dire réputé à risque depuis plus de 70 ans, précise François Faucon. C'est pourquoi nous y sommes très vigilants. Le 6 février dernier, en fait, on a étendu le périmètre historique et aujourd'hui 70 communes sont classées à risque feux de forêt dans le département."

Dans le cadre de la mission d'intérêt général Défense de la Forêt Contre les Incendies (DFCI), l'ONF est désormais sollicité pour faire de la prévention, de la surveillance et du contrôle sur l'application des arrêtés préfectoraux :

90% des départs de feu sont d'origine humaine

"Le massif du bourgueuillois est particulièrement à risque sur la zone de Rillé, avec le lac, car on sait que les incendies sont directement liés à la présence humaine, explique Bruno Gil, référent DFCI pour l'ONF. 90% d'entre eux sont d'origine humaine, volontairement ou involontairement. Le fait qu'il y ait des campings attire le public, au milieu de peuplements de feuillus et de résineux. Ici il y a beaucoup de résineux, avec une végétation arbustive assez dense, ce qui augmente le risque."

Un risque qui peut être limité par le débroussaillement, obligatoire dans les massifs classés à risque de feux de forêt :

"Plus la végétation basse est présente, plus il y a de risques, reprend Bruno Gil. L'obligation légale de débroussaillement a pour but de protéger les maisons et aussi les secouristes. Car le risque principal est un feu qui monte en cime. Avec une continuité de strates, herbacée, arbustive et peuplement adulte, le feu a de fortes chances de monter en cime. Si la végétation est élaguée, débroussaillée, il restera au sol et sera plus facilement contrôlable et arrêtable."

265 départs de feu en 2023 en Touraine

En 2023, 265 départs de feux  de végétation ont été enregistrés en Indre-et-Loire, brûlant un total de 160 hectares. Et tout incendie a des conséquences immédiates sur les principales fonctions de la forêt :

  • économique : perte de valeur et de production de bois, impact sur les activités et le tourisme.
  • environnementale : atteinte à la biodiversité et aux paysages.
  • sociale : accueil du public, chasse.
  • prévention d'autres risques : chutes de pierres, glissements de terrain, érosion, crues torrentielles.
  • protection générale : régulation hydrique, qualité de l'eau, épuration de l'air, stockage du carbone.
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