C'est une première étape, concrète, vers la réalisation d'un Service Express Régional Métropolitain (SERM) de Touraine : une concertation publique est en cours sur la réouverture, peut-être dès 2025, de la gare de Fondettes-Saint-Cyr.
Située à la fois sur les lignes Tours-Le Mans et Tours-Vendôme, au nord-ouest de la métropole, la gare de Fondettes-Saint-Cyr (à l'intersection des deux communes) est fermée depuis près de 30 ans.
"La gare a été fermée en 1995 car elle n'était plus utilisée à l'époque, explique Cédric de Oliveira, le maire de Fondettes. Mais le nord-ouest de la métropole n'était pas aussi développé qu'aujourd'hui. Fondettes est une commune de 11 000 habitants, Saint-Cyr-sur-Loire en comptera bientôt 20 000 et les demandes de permis de construire explosent sur des communes comme Pernay ou Saint-Roch. Tout le nord-ouest du département pourrait bénéficier d'une réouverture de cette gare !"
Mené par Emmanuel Denis, vice-président de la métropole en charge des transports et mobilités douces, le dossier est en fait déjà bien ficelé et fait actuellement l'objet d'une concertation publique qui s'achèvera le 8 décembre. L'objectif de réintégrer cette halte ferroviaire dans les lignes Tours-Le Mans et Tours-Châteaudun/Vendôme.
En ce qui concerne les travaux, indispensables avant la réouverture, La maîtrise d’ouvrage du projet est assurée par SNCF Gares & Connexions (pour la halte et les quais), et par Tours Métropole Val de Loire (pour les abords de la halte). L’État et la Région Centre-Val de Loire accompagnent le projet et le cofinancent dans le cadre du Service Express Régional Métropolitain (SERM), équivalent dans l'esprit du RER francilien.
Ce projet ne se réduit pas à ajouter un arrêt sur une ligne existante : il incarne l’engagement local et national en faveur d’une mobilité durable, accessible à toutes et tous. Au-delà de l’amélioration de la desserte du territoire tourangeau, il répond aux préoccupations quotidiennes des citoyens, encore trop éloignés des modes alternatifs à la voiture.
Les porteurs de projet et partenaires, préambule de la concertation publique
"J'ai constaté que la population adhère complètement à cette réouverture, se réjouit Cédric de Oliveira. Pour les habitants des deux communes mais aussi de tout le nord-ouest tourangeau, le principal atout serait de déposer sa voiture et d'être rapidement à Tours, 7 minutes pour aller à la gare. Les gens sont de plus en plus conscients des problématiques de décarbonation, de mobilité moins polluante et je pense que cette réouverture sera un véritable succès. Au vu de l'engouement sur l'enquête publique, je n'ai pas de doute."
Les travaux envisagés sont assez conséquents : ils comprennent une rénovation des quais, l'installation d'équipements pour les voyageurs (abris voyageurs, bornes, affichages…) et une mise en accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Le projet s’accompagne également d’aménagements aux abords du site, parmi lesquels la construction d’une rampe sous le pont situé à proximité de la halte, la création de nouvelles places de stationnement mais aussi d'abris vélo et l’instauration d'espaces végétalisés.
Et le devenir, le réaménagement du bâtiment voyageurs est également à l’étude dans le cadre de cette concertation publique.
L'ADTT, Association pour le Développement du Transport collectif en Touraine, qui militait depuis longtemps pour cette réouverture, se félicite, bien sûr, de l'avancement du projet. Elle restera toutefois vigilante quant à sa mise en œuvre :
"Nous serons vigilants notamment sur le nombre de trains car c'est encore un peu flou, précise Vincent Degeorge, président de l'ADTT. Un train le matin et un le soir, aux heures de pointe, c'est insuffisant. Tout le monde ne part pas au travail, ni n'en revient, à la même heure. Il faut un choc d'offre, on sait que, dans le transport collectif, c'est l'offre qui crée la demande. Il faut démarrer fort dès le début pour que la gare soit attractive."
Pour l'ADTT, cette gare située à l'entrée de la métropole peut devenir un pôle intermodal pour tout l’Ouest tourangeau, assurant la connexion entre les bus, les taxis, les cyclistes, les automobilistes, les piétons et le service ferroviaire.
"Mais, ajoute M. Degeorge, pour que ce pôle fonctionne réellement, il faut que les bus Fil Bleu ou les cars Rémi qui circulent sur les quais de Loire fassent un crochet pour desservir la gare aux heures de correspondances avec les trains. Sinon, il y a 650 mètres à parcourir, ce qui peut être dissuasif."
Le président de l'ADTT rappelle, également, que Tours-le Mans et Tours-Vendôme sont deux lignes où l'offre est très faible et qui comptent peu d'arrêts dans les différentes gares du nord de l'Indre-et-Loire.
Mais toutes ces réserves ne l'amèneront pas à bouder son plaisir :
"L'étoile ferroviaire tourangelle, d'une richesse exceptionnelle avec 8 branches et deux branches TGV, revient au premier plan. La remise en service de cette halte en serait la première manifestation volontariste, avec une ouverture annoncée très prochainement, fin 2025. C'est un acte symbolique important, où la Métropole participe pour la première fois au financement d'une infrastructure ferroviaire."
Les projets de SERM d'Orléans et Tours, validés par le ministère des Transports, pourraient voir le jour d'ici une décennie. France 3 vous détaillait les grandes lignes de ces "RER du Centre-Val de Loire" en juillet 2024.