REPLAY. Municipales 2020 : les trois points qu'il faut retenir du débat de Saint-Pierre-des-Corps

France 3 Centre-Val de Loire se mobilise pour vous faire vivre le second tour des municipales 2020. Ce lundi 22 juin, le débat opposait trois des quatre candidats en lice pour la mairie de Saint-Pierre-des-Corps. 

Alors que le second tour s’annonce disputé à Saint-Pierre-des-Corps avec une quadrangulaire, France 3 Centre-Val de Loire recevait seulement trois des quatre candidats. 

Emmanuel François, candidat sans étiquette qui mène la liste divers droite (DVD) “Saint-Pierre Autrement” et arrivé en tête du premier tour, n’a pas souhaité participer au débat, estimant que la campagne se faisait sur le terrain et non pas dans les médias. 

Sur le plateau étaient donc présents (par ordre de voix obtenus au premier tour) :

  • Michel Soulas (PCF), tête de liste “À GaucheS Toute !”, le candidat désigné par la maire sortante Marie-France Beaufils
  • Cyrille Jeanneau (PS), tête de liste “J’aime Saint-Pierre des Corps”
  • François Lefèvre, tête de liste citoyenne “Agir ensemble” (soutenue par EELV)

Michel Soulas a notamment regretté l’absence d’Emmanuel François. Même si l’on dit que les absents ont toujours tort, ce sont surtout le candidat communiste et Cyrille Jeanneau qui se sont critiqués mutuellement.

 

1. Le fief historique de la gauche va-t-il basculer à droite ?

Bastion historiquement communiste, la commune de 15.000 habitants était dirigée par Marie-France Beaufils (PCF) depuis 1983. Celle-ci a décidé de raccrocher son écharpe de maire. 

Et pour la première fois depuis des décennies, ce n’est pas une liste de gauche qui est arrivée en tête du premier tour des élections municipales, mais celle du candidat sans étiquette, soutenu par le centre et la droite. Alors la ville risque-t-elle de basculer à droite ?

Aucun des trois candidats ne le conçoit. Pour Michel Soulas, “Saint-Pierre-des-Corps reste une ville de gauche”. Il en veut pour preuve le fait que les listes de gauche ont cumulé 63,3% des suffrages.

Même sentiment pour Cyrille Jeanneau : “Les électeurs disent : ‘on veut que la ville reste à gauche mais on veut que la gauche change’”.

Enfin François Lefèvre “n’y croit pas tellement”, et en profite lui aussi pour critiquer l’absence d’Emmanuel François du débat : “si jamais il l’emporte, personne n’aura voix au chapitre. Je trouve ça très alarmant comme attitude”.


2. Les divisions de la gauche

Au-delà de ce consensus, aucune des trois listes n’a pourtant trouvé un accord pour une alliance ou une fusion au second tour, malgré beaucoup de thématiques communes. Interrogés sur ce point, Michel Soulas et Cyrille Jeanneau se rejettent la faute. 

On avait accepté la proposition faite par “Agir ensemble” de travailler à la proportionnelle ce qui malheureusement n’a pas été le cas pour Michel Soulas, affirme le candidat socialiste. Je ne dirais pas qu’il [le parti communiste] écrase trop [l’échiquier politique], je dirais que sa façon de travailler rend compliqué la possibilité d’innovation d’innover ou de travailler autrement.

Michel Soulas s’inscrit alors en faux et précise qu’“il n’y a que 13 communistes sur une liste de 35”. Il rappelle aussi qu’il y avait eu des discussions en septembre dernier entre toutes les forces de la gauche avec l’objectif d’écrire un programme. “Cyrille Jeanneau a fait le choix de rompre les négociations en octobre, ce choix lui appartient”.  

Pour expliquer son refus de fusion pour le second tour, il conclut : “j’avais toujours dit que faire des accords sur un coin de table entre deux tours, c’est prendre les électeurs pour les imbéciles et c’est pas comme ça qu’on fait. L’idée c’était de s’entendre dès le premier tour.

Au milieu de ce désaccord, la liste citoyenne “Agir ensemble”. “Nous on était d’accord pour travailler avec eux mais les trois ensemble. Sauf qu’à un moment donné, Cyrille Jeanneau était d'accord avec son équipe pour faire alliance avec "À GaucheS Toute !" mais c’est "À GaucheS Toute !" qui n’a pas voulu faire alliance avec Cyrille Jeanneau”, rapporte François Lefèvre. 

On ne voulait pas prendre parti de l’un contre l’autre.” Par ailleurs, ce collectif éprouvait “de la défiance vis-à-vis des partis. On a le sentiment qu’on était comme un parti et on ne le voulait pas.” 


3. Relancer l'emploi

Parti ou non, chacun a proposé un programme aux habitants de Saint-Pierre-des-Corps. Par les dossiers les plus urgents à traiter, celui de l’emploi. Le taux de chômage dans la ville s’élève à 24%, et pourrait augmenter encore dans les mois à venir avec la crise économique et sociale qui s’annonce.

Pour François Lefèvre, une des conclusions de la crise sanitaire nécessité de “redévelopper le commerce de proximité, les circuits courts, l'agriculture urbaine”. 

Sur la même lignée, Cyrille Jeanneau propose de son côté de travailler avec la chambre d’agriculture pour “développer des plateformes” sur des micro-marchés (fraises, pommes), de façon à ce que la mairie puisse trouver de petits producteurs à proximité et se fournir auprès d’eux.

Sans s’opposer à ces propositions, Michel Soulas, lui veut aller au plus urgent en utilisant “les leviers déjà existants”. "On va relancer le forum de l’emploi et de l’alternance qui avait été annulé à cause du Covid. Je crois beaucoup aussi à l’installation d'agences d’insertion professionnelle pour accompagner des demandeurs d’emploi éloignés du travail vers des situations de salariat." 

Il veut aussi “repositionner le service municipal de la jeunesse sur la question de l’emploi et de l’insertion professionnelle, thématiques qui seront cruciales à la rentrée.

Cyrille Jeanneau tacle alors le candidat communiste : “Quand vous êtes jeune à Saint-Pierre-des-Corps, vous n’avez pas besoin de social, vous avez besoin d’accompagnement sur vos projets. On a plusieurs personnes qui ont monté une société de traiteur à domicile, elles n’ont pas été aidées par la ville. Nous, ce qu’on souhaiterait c’est une pépinière d’entreprises pour développer ces possibilités et à partir de là on va créer de l’emploi.” 

Michel Soulas réagit alors au quart de tour en soulignant qu’il a discuté avec des jeunes et que “cette question de la formation et de l’emploi est cruciale” : “il faut mettre le paquet”.

François Lefèvre évoque de son côté l’écologie sociale pour répondre aux urgences économiques, notamment au travers de la voiture. “La voiture, c’est un budget colossal.” Or pour lui, ne plus utiliser ou moins sa voiture signifie se dégager un budget et vivre mieux. 

Il faut que la commune soit en mesure de  proposer aux gens des moyens de déplacement en transports en commun ou en vélo qui leur permettent de pouvoir vivre dans l’agglomération sans voiture.” 

Il revient enfin sur l’importance de revenir au local pour aider les plus fragilisés : “Si on avait une alimentation locale, des cuisines scolaires qui puissent s’approvisionner en local, on pourrait mieux maîtriser, même en période de crise, comment approvisionner les familles”.

La période de crise avait en tout cas joué sur la participation puisque l’abstention au premier tour a atteint 61,1%. Qu'en sera-t-il le 28 juin ?


Retrouvez l'intégralité du débat présenté par Franck Leroy dans la vidéo ci-dessous ou en cliquant ici.

 

Les débats de France 3 :

France 3 organise près de 300 débats partout en France à l'occasion des élections municipales. Pour suivre ces débats du second tour, naviguez dans la carte interactive ci-dessous.

 

L'actualité "Politique" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Centre-Val de Loire
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité