31 jours pour changer ses habitudes ? C'est ce que propose le mois du vrac et du réemploi qui a lieu du 1ᵉʳ au 31 mars 2024. Faisons le point sur les événements proposés en région Centre-Val de Loire.
Peut-être n'en avez-vous pas entendu parler, mais depuis 2 ans, au mois de mars, se déroule le mois du vrac et du réemploi. Les professionnels du secteur : magasins, producteurs et partenaires de l'association Réseau Vrac et Réemploi se mobilisent.
L'objectif est simple : faire découvrir le vrac et le réemploi des emballages à travers l'organisation de journées portes ouvertes, de dégustations, de conférences, mais aussi, de concerts et d'animations. C'est également l'occasion de mettre en avant un business qui pourrait peser près de 3,2 milliards d’euros d'ici 2025, selon les projections.
Voici la carte des animations à découvrir en région Centre-Val de Loire :
Changer ses habitudes n’est pas toujours une mince affaire. Alors, pour inciter les consommateurs à découvrir le monde du vrac, Sébastien Gonfroy, directeur de la communication de l'association professionnelle de Vrac et Réemploi, mise sur des gestes qui se veulent simples : "On propose une campagne joyeuse, enthousiasmante et avec des gestes accessibles ! Je suis sûr que l’un d’entre eux est déjà adopté pour beaucoup. Il faut aussi rappeler aux gens qu’ils font déjà des choses bien."
Parmi ces gestes, trois concernent la consommation chez soi :
- Faire ses courses dans un magasin de vrac,
- Ramener ses bouteilles consignées,
- Recharger son flacon de shampoing.
Acheter en vrac, c'est payer entre 4 et 22% moins cher qu’en pré-emballé.
Sébastien Gonfroy
Pour le communicant, adopter ces pratiques assure quelques avantages : "On consomme alors au plus juste, ce qui limite le gaspillage. Il y a de plus en plus de références et l’on se réapproprie quelque chose d’important : comparer le prix au kilo et au litre. L’emballage cache la quantité, en vrac non. On n’achète pas un paquet de pâtes, mais 500 grammes de pâtes."
Outre les gestes à faire chez soi, l'association incite à mettre d'autres pratiques "extérieurs" :
- Ne plus acheter de bouteilles d’eau et préférer remplir sa gourde,
- Emporter son repas dans un contenant réemployable,
- Emporter une boisson dans une tasse réemployable.
Mesures incitatives
Et saviez-vous que vous pourriez aussi réaliser des économies ? Depuis l'application de la loi AGEC en janvier 2023, aucun commerçant ne peut refuser votre contenant lorsque vous demandez à emporter. En prime, les vendeurs de boisson à emporter ont obligation de "proposer une tarification plus basse lorsque la boisson est vendue dans un récipient réemployable apporté par le consommateur", est-il écrit sur le site du ministère de la Transition écologie.
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Pour lancer cette campagne de sensibilisation, l'association organise l'opération "Bring your mug day", littéralement "Aujourd’hui ramène ta tasse". Objectif : offrir un café à quiconque amènera sa tasse.
Rendez-vous compte, chaque année, on jette 14 millions de contenants à usage unique en restauration à emporter.
Sébastien Gonfroy
Et c’est une réussite à en croire Sébastien Gonfroy : "On a offert 2 000 cafés en France pour ce premier jour de campagne. En France, 40% des commandes dans les coffee shop sont à emporter."
La Loi AGEC késako ?
Adoptée en 2021, puis complétée en 2022 et en 2023, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) vise à transformer l'économie linéaire (produire, consommer, jeter), en une économie circulaire.
Elle se décline en cinq grands axes : sortir du plastique à usage unique d'ici 2040, mieux informer les consommateurs, lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire, agir contre l’obsolescence programmée et mieux produire.
"On a deux fiertés en France : la loi AGEC qui est unique en Europe et qu'on nous envie. La seconde chose concerne le vrac. Nous sommes l'un des pays possédant le plus de points de vente alimentaires en Europe", affirme Sébastien Gonfroy.
Et si plusieurs associations pour la protection de l'environnement, comme France Nature Environnement ou 0 Waste, ont salué ce texte et ses objectifs, elles posent un regard beaucoup plus nuancé sur son bilan : "Cette dernière n’a pas tenu ses promesses", écrivent-elles dans un communiqué, regrettant " un manque de contrôles" des autorités pour assurer une réelle mise en pratique des dispositifs législatifs.