Le centre hospitalier de Tours fait partie des 15 centres sélectionnés en France pour tester le vaccin anti-Covid-19 du laboratoire français Sanofi. 144 volontaires sains seront testés en janvier 2021.
"Quand on subit l’épidémie d’un virus qu’on ne connaît pas, on ne peut pas se passer de recherches cliniques."
Cette notion, le CHRU de Tours l’a bien intégrée. C’est d’ailleurs pour cette raison que, depuis la première vague épidémique du printemps dernier, les spécialistes du centre hospitalier multiplient les études pour lutter contre la Covid-19.
Multiplication des études cliniques au CHRU de Tours
Praticien hospitalier en médecine intensive-réanimation à Tours, Stephan Ehrmann est très clair : "Il y aura un avant et un après Covid-19 dans la recherche clinique." C’est donc dans cette logique que le professeur est devenu le promoteur de l’étude HIGH PRONE COVID. L’objectif de cette étude : réduire le recours à l’intubation des patients en les plaçant sur le ventre plusieurs heures par jour.Dans un autre domaine, le psychiatre Wissam El-Hage s’est, quant à lui, porté garant de l’étude HARDCOVID. Cette dernière a pour but de proposer un suivi psychologique et thérapeutique adapté aux personnels médicaux et paramédicaux, directement exposés à la crise sanitaire, parfois victimes de stress post-traumatique, de dépression et d’épuisement professionnel.
Similitudes avec un vaccin contre la grippe
Mais l’avancée médicale majeure, c’est la campagne de vaccination test anti-Covid-19 que prévoit d’effectuer le CHRU de Tours dès le mois de janvier 2021.Sélectionné par trois études vaccinales, le centre hospitalier tourangeau n’en a finalement retenu qu’une : celle du laboratoire français Sanofi. "Ce vaccin se base sur une technique déjà développée pour la création d’un ancien vaccin destiné à lutter contre la grippe aux Etats-Unis. Je ne suis pas inquiet quant à une éventuelle toxicité du produit", rassure le professeur Louis Bernard, infectiologue au CHRU de Tours.
Après 440 essais concluants sur des patients américains, le vaccin de Sanofi sera donc testé en phase 3 (étape juste avant la mise sur le marché) à Tours, mais également dans 14 autres centres sélectionnés en France.
Le vaccin de la "vraie vie"
Pour ce faire, le CHRU fera appel à 144 volontaires sains sélectionnés en amont sur la plateforme nationale Covireivac. Des volontaires de tous âges, censés représenter "la vraie vie" selon le professeur Bernard.Après un premier rendez-vous, les patients recevront deux injections du vaccin ou de son placebo. Ils bénéficieront ensuite d’un lourd suivi d’un an, avec des entretiens téléphoniques toutes les semaines et des consultations régulières.
Bien que les premiers vaccins feront leur apparition sur leur marché dans les prochaines semaines, le professeur Bernard reste très prudent : "Il est indispensable de continuer à chercher. Les premiers vaccins ne sont pas toujours les plus efficaces."
Fondé sur des techniques déjà bien connues des scientifiques, le vaccin du laboratoire Sanofi devrait, selon l’infectiologue, être plus facile à administrer par les médecins et avoir une "meilleure qualité vaccinale."