Alors que les chiffres de contamination continuent d'augmenter lentement sur la Métropole de Tours, le CHRU vient de relancer son plan blanc. La situation n'est pas incontrolable mais "chaque place compte", ce qui force le CHRU à déprogrammer 1 opération sur 5.
Depuis le 10 mars 2021 à 12h, le Centre hospitalier régional universitaire de Tours est repassé au plan blanc. Pour la troisième fois depuis le début de l’épidémie, le CHRU de Tours déprogramme des opérations pour laisser plus de lits de réanimation dédiés au Covid-19. Une situation contrainte en premier lieu par les chiffres de contamination sur la métropole de Tours qui continuent d’augmenter. Entre le 15 et le 21 février 2021, le taux d’incidence était de 185,1 pour 100 000 habitants. Il est à présent de 201 pour 100 000 habitants selon les derniers chiffres communiqués par l’ARS Centre-Val de Loire, entre le 28 février et le 6 mars.
"Nous sommes sur un plateau haut qui ne semble pas s’affaiblir, ce qui nous conduit à prendre ce genre de mesures", a expliqué le professeur Frédéric Patat, Président de la Commission médicale d’établissement. Le taux d’occupation des lits de réanimation est de 77 % dans toute la région Centre-Val de Loire. Aujourd’hui, 88 malades du Covid-19 sont hospitalisés au CHRU de Tours, dont 35 en réanimation. Le professeur précise : "Nos patients en réanimations ne sont pas tous souffrant du Covid-19."
Chaque patient fait l'objet d'une discussion car chaque place compte.
Pour le moment, 20 % des opérations vont être déprogrammées. Parmi elles, les opérations d’orthopédie, de neurochirurgie et de pédiatrie sont les premières concernées. De quoi laisser des lits de réanimation libres et réaffecter certaines équipes aux unités Covid. Les patients souffrant de cancer, de maladie chronique ou nécessitant une greffe ne seront pas impactés selon la direction du CHRU. "Toutes les situations sont jugées au cas par cas par les équipes médicales, assure le professeur Frédéric Patat. Quoi qu’il en soit, maintenant, chaque patient fait l’objet d’une discussion car chaque place compte."
Ce plan blanc est une nécessité selon la direction du CHRU qui est avant tout "dans l’anticipation" d’une situation plus compliquée. "Les professionnels de santé ont été très mobilisés depuis 1 an", soulève Marie-Noëlle Gerain-Breuzard, la directrice générale du CHRU de Tours. Des médecins et soignants qui commencent à accuser le coup de 12 mois de crise sanitaire, ce qui entraîne un absentéisme d’environ 9,5 % des effectifs du CHRU, contre les 8 % habituels.
Des professionnels de santé sur la corde raide
"S’il faut souligner l’engagement des professionnels de santé, force est de constater qu’une certaine lassitude – malgré l’entraide générale – s’installe dans les équipes", constate la coordinatrice générale des soins du CHRU de Tours, Christine Moriceau. Une situation qui rend plus difficiles les remplacements de postes laissés vacants par la fatigue ou le virus et qui oblige les responsables du CHRU à la prudence. L’augmentation des cas dans la métropole et le département ajoutée à cela, le plan blanc est déployé sans l’horizon d’un retour à la normale pour le moment.