À Tours, comme partout en France, le 1ᵉʳ avril marque la fin de la trêve hivernale. Cette date couperet a jeté à la rue une cinquantaine de personnes, dont des enfants parfois très jeunes, scolarisés pour la plupart dans les établissements du centre de la ville.
Cinquante personnes sans-abri, dont une vingtaine d'enfants, se sont retrouvées à la rue, ne pouvant plus rester dans le logement d'accueil qu'elles occupaient à Tours. Face à cette situation, une solution a été trouvée. Elles ont dormi dans le dojo du Palais des sports de la ville, à même le sol. L’occupation est illégale, elle a été décidée dans l’urgence à l’issue d’un "apéro solidaire" devant l’école Michelet organisé par le collectif "Pas d’enfants à la rue".
"Les pouvoirs publics sont passés dans la soirée pour constater l’occupation, nous espérons des nouvelles de la mairie dans la journée" explique Aurélie Ardouin, l’une des porte-parole du collectif. "Si rien ne bouge, nous réfléchissons à une nouvelle occupation" avance l’institutrice.
Des familles ballottées d’un hébergement à l’autre
Depuis janvier dernier, ces familles sans abri étaient hébergées dans un ancien centre de formation omnisports, le CRTO, mis à disposition par la préfecture d’Indre-et-Loire. Un peu de répit après des mois où enfants et parents ont été ballottés d’un hébergement à l’autre, sans solution pérenne.
À l’automne, plusieurs familles avaient trouvé refuge dans la permanence mise à disposition par le député les Verts Charles Fournier. Quand d’autres étaient logées ponctuellement chez des enseignants ou des membres du collectif.
Les autorités ont pris la mesure de l’urgence, mais quand il s’agit de trouver une solution pérenne "tout le monde se renvoie la balle " regrette Aurélie Arbouin. "Des logements vacants pourraient être mis à disposition des familles sur Tours, mais c’est une décision que personne n’a eu le courage de prendre pour l’instant".