"Mignonne, allons voir si la rose" : André Manoukian sur les traces de Pierre de Ronsard, le poète jardinier

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Le Prieuré Saint-Cosme fut la dernière demeure de l'illustre poète Pierre de Ronsard, qui en fut le prieur de 1565 à 1585.
Château ! Par André Manoukian au Prieuré Saint-Cosme ©France télévisions

Cette demeure n’est pas un château. C’est la maison d’une figure majeure de la littérature française : celle de Pierre de Ronsard, "le poète des princes, le Prince des poètes". L'écrivain s'est inspiré de la nature pour écrire ses œuvres. André Manoukian vous dévoile tout.

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"Mignonne, allons voir si la rose. Qui ce matin avait desclose. Sa robe de pourpre au soleil. À point perdu ceste vesprée. Les plis de sa robe pourprée. Et son teint au vostre pareil."  Qui ne connaît pas ce poème évoquant la jeunesse d’une femme qui passe comme l’éclat d’une fleur ? 

Quand on pénètre les jardins du prieuré Saint-Cosme, près de Tours, ces vers résonnent au milieu des roses. Car c’est ici, en Touraine, que le célèbre poète Pierre de Ronsard a passé les vingt dernières années de sa vie. Nommé par le roi Charles IX, le poète officiel de la cour en avait la gestion. C'est aussi ici qu'il écrit la Franciade, une épopée consacrée à l’histoire de France.

Le poète Pierre de Ronsard né il y a 500 ans est mort au Prieuré Saint-Cosme où se trouve sa sépulture. © I. Amelot / France Télévisions

Le lieu est un hymne à la rose. Les rosiers de toutes sortes y sont à l’honneur. Mais surtout la rose Pierre de Ronsard dont l’odeur embaume le jardin.

À leurs côtés, le potager des moines de l’époque : plantes aromatiques, plantes médicinales, légumes oubliés, fleurs... Ronsard était très attaché à la nature et au jardin du prieuré.

Le poète jardinier

Le poète aimait s’adonner au jardinage tout en écrivant. Parmi les 500 plantes qui ornent aujourd'hui les jardins du Prieuré, près de 350 sont mentionnées dans les textes du poète. Il disait souvent "J'aime fort le jardin qui sent le sauvage."

Dans le potager, il y a ces plantes exotiques pour l'époque : des figuiers, du fenouil, mais aussi des artichauts. C’est Catherine de Médicis qui les ramène de Florence. Elle en raffole. Surtout le fond.

"Le jardin sauvage, c'est entre la nature et ce qu'on commence à domestiquer. C'est comme ça que sont nés les artichauts. L'artichaut est un chardon domestiqué et cultivé." explique Vincent Guidault, responsable du Prieuré Saint-Cosme.

La botanique, source d'inspiration pour la langue française

François Ier vient de déclarer le français comme langue officielle en lieu et place du latin par l'ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539. Le chef de file de La Pléiade (mouvement fondateur de la littérature de langue française) joue alors le mimétisme avec la nature dans ses textes pour anoblir la langue française : "Il est très amateur de l'art de la greffe, qui est de tirer profit d'une plante qui est bien implantée dans un sol et à partir d'elle, on va donner autre chose." raconte Vincent Guidault.

L'art de la greffe, c'est ce que Ronsard va pratiquer pour la langue. À la langue vernaculaire, il va additionner un peu de latin, un peu de grec pour la rendre plus riche, plus belle.

Vincent Guidault, responsable du Prieuré Saint-Cosme.

Pour en savoir plus sur le prieuré Saint-Cosme, rendez-vous dans l'émission Château ! par André Manoukian, à découvrir ce dimanche 15 décembre 2024 à 12h55 sur France 3 Centre-Val de Loire, ou dès maintenant sur la plateforme France.tv

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