Alors que tous les départements de la région Centre-Val de Loire sont concernés par des arrêtés préfectoraux de restriction d'eau en raison d’une situation de stress hydrique intense, les agriculteurs irrigants se demandent comment pallier cette situation dramatique.
En Touraine, la Confédération Paysanne prône une priorisation des usages de l'eau pour le maraîchage.
Quelles cultures arroser en priorité ? Le casse-tête des maraichers
Chaque matin, c'est le même dilemme pour Paola Sassier une maraîchère de Luzillé.
C’est sec, vraiment trop sec, la terre s’effrite toute seule, elle manque d’arrosage.
Paola Sassier
Elle vérifie l'humidité de ses sols. Avec des restrictions de prélèvement et un seul puit sur la ferme, la ressource en eau est limitée sur son exploitation d'un hectare.
Elle regrette que "la quantité en eau disponible avec son puit ne soit pas suffisante par rapport à la surface à arroser."
Pour la consommation d'eau et l'évaporation, elle utilise le goutte-à-goutte et des toiles de paillage. Malgré ces techniques, elle doit faire des choix entre ses différentes cultures.
"Les courgettes sont arrosées plus régulièrement et le céleri qui peut patienter de grossir jusqu’à l’automne, je l'arrose quand il faut pour éviter qu'il meurt". Et en cas de fortes chaleurs, l'agricultrice doit même couper les vannes plus tôt, et conserver de l'eau pour les 900 poules pondeuses de l'exploitation.
"Il faut compter un demi litre d'eau par poule, il n'y a pas assez d'eau pour les poules et arroser les légumes".
Les maraîchers prélèvent en moyenne 1000 m3 d'eau à l'hectare d'après la confédération paysanne, un faible volume comparé aux cultures intensives.
En cas sécheresse sévère, le syndicat milite pour une dérogation d'irrigation pour ces petites exploitations. Audrey Boudrot, co-porte parole de la Confédération Paysanne explique : "Ce sont des gens qui vont alimenter le territoire. Ils permettent de ne pas aller chercher des légumes en Espagne. Ils participent à l’autonomie alimentaire française."
Depuis juin, l'Indre autorise déjà les maraîchers à irriguer même en cas restrictions des prélèvements par arrêté préfectoral.