Tours : un étudiant affirme avoir été victime d’une agression homophobe

Mardi 29 octobre, un étudiant a été frappé à coups de poing au milieu d’insultes à caractère homophobe par deux individus. Les faits se sont produits au centre de Tours. Cette agression survient au lendemain de la publication d'une enquête sur la situation des personnes LGBTI en Touraine.
 

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"Il était 10 h 30. J’attendais tranquillement mon bus en fumant", raconte Louis (le prénom a été modifié), étudiant à Tours. "Deux individus qui attendaient le bus d’en face ont commencé à m’insulter de « sale PD »."

Une heure et demie plus tard, ces deux individus retrouveront Louis pour l'asséner de coups de poings. Une agression homophobe, selon le jeune homme.
 
"À l'arrêt de bus, ils n’arrêtaient pas de répéter « pourquoi tu me regardes ? Tu veux me sucer ? ». Je les ai ignorés." Quand le bus de Louis arrive, les deux hommes traversent la route pour finalement prendre la même direction que lui. "Les insultes homophobes ont continué dans le bus."
 

"Ils m'ont mis des coups de poing dans le visage et dans l’abdomen"


Louis poursuit : "je n’étais pas rassuré alors en descendant du bus je suis allé dans un café. Ils m’ont suivi. Le barman, un ami, a demandé aux deux hommes de s’en aller."

Le jeune homme attend une heure au café avant de rentrer chez lui. "Je suis passé par une petite rue tranquille, et là ils m'ont retrouvé. Ils sont arrivés dos à moi et m’ont attrapé par derrière. Je n’ai rien vu venir.

J’ai reçu des coups de poing dans le visage et dans l’abdomen. Ils répétaient les mêmes insultes homophobes. J’avais le nez plein de sang." Le jeune homme a publié sa photo sur les réseaux sociaux.

J’ai décidé de me montrer le nez en sang pour prouver que l’homophobie existe encore et qu’il faut continuer à se battre


Aux urgences, Louis obtient un certificat de coups et blessures : "je m’en sors avec des hématomes, mais rien de cassé. Et une ecchymose au niveau de l’arcade sourcilière droite."

Au lendemain de son agression, le jeune homme est formel : "je vais porter plainte pour ne pas les laisser impunis." C'est à la justice de retenir, ou non, le caractère aggravant d'homophobie de l'agression (voir encadré).

"Je n’ai pas d’explication. Je fumais sans rien faire de particulier. Peut-être ont-ils mal interprété un de mes regards", tente-t-il de comprendre.

Des agressions bien réelles en Touraine, mais peu de plaintes


Cette agression a eu lieu au lendemain de la publication de l'enquête "Tours et la Touraine, territoire LGBTI-friendly ?" publiée par le centre LGBTI de Touraine.

Au total, 465 personnes lesbiennes, gay, bi, trans et intersexe ont répondu à un sondage anonyme. On y apprend notamment que la moitié des enquêtés déclarent s'invisibiliser dans l'espace public par peur de se faire agresser.
 
Par ailleurs, un peu plus de deux personnes enquêtées sur dix a subi une agression physique ou des menaces en raison de son orientation sexuelle ou de son identité de genre.

Si Louis compte déposer plainte, c'est rarement le cas des personnes LGBTI agressées ou menacées. Sur les 390 réponses de l'enquête, seules 4,3% des personnes ont porté plainte en commissariat.

L’objectif de l’enquête menée par le centre LGBTI de Touraine est d’interpeller les élus. "On aimerait qu’ils mettent en place des politiques de lutte contre les discriminations et les violences", déclare Mickael Achard, co-président de l'association, qui a témoigné son soutien au jeune homme.

 
"Il faudrait que la municipalité, la métropole et même les petites communes soient plus inclusives."

Mickael Achard se désole de l'agression subie par Louis en plein centre-ville de Tours. "On est en face d’une homophobie ordinaire. On a l’impression qu’il y a une libéralisation de la parole haineuse qui, finalement, légitimerait les actes."

Et d'encourager  : "Montrer son agression sur les réseaux sociaux, c’est un acte hyper important et militant. Cela montre une réalité vécue par les personnes LGBTI en Touraine, et plus largement en France."
 
Agression homophobe : que dit la loi ?
Une agression à caractère homophobe est une infraction aggravée entrainant une augmentation des peines encourues.

La qualification pénale de l’agression dépendra du nombre de jours d’incapacité totale de travail (ITT), à faire constater auprès des unités médico-judiciaires. Même si la victime n’a subi aucune blessure, les actes peuvent être qualifiés de violences volontaires.

Absence d'ITT
  • 750 € d’amende
  • 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende ITT inférieure à 8 jours
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