L’homme d'une cinquantaine d'années comparaissait devant le tribunal de Tours depuis ce 2 mai. Il a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir violé une fillette aux Philippines entre 2015 et 2017, puis partagé les vidéos sur internet.
L’avocat général avait requis contre ce restaurateur de 51 ans une peine de 18 ans de réclusion, mais les jurés n’ont pas suivi en totalité le ministère public. Ils n’ont pas non plus accepté la défense de l’accusé qui avait reconnu les faits lundi mais réfutait la qualification de viol sur mineur, qui constitue un crime et est passible de 20 ans de réclusion. Son avocat, Me Jacques Sieklucki, avait en effet choisi d'évoquer le recours à la prostitution d'un mineur, qui constitue lui un délit et est passible de 7 ans de prison.
Un peu plus tôt, l'avocat général Alexandre Kling, s'était attaché à décrire un accusé "prudent", qui vivait aux Philippines et partageait sur le darknet les vidéos de ses actes criminels, en suivant "le manuel du parfait pédophile". "La différence entre le viol et la prostitution, c'est le consentement", a martelé l’Avocat Général. "Est-ce que, réellement, elle peut consentir à ça? La réalité c'est qu'elle a peur. La peur, ce n'est pas du consentement."
Arrêté à son retour en France
L'accusé, un restaurateur, était parti aux Philippines où il avait investi dans une pizzeria à Dumaguete City, sur l'île de Negros, après avoir quitté un établissement dunkerquois dans lequel il travaillait. Le père de famille avait été arrêté près de Tours en septembre 2017, lors d'un retour en France. Âgé de 51 ans, il était poursuivi pour viol sur mineur de moins de 15 ans, détention et diffusion d'images pédopornographiques, et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
Repéré par un cyber-patrouilleur du SRPJ de Lyon sur un forum pédophile sur le "darknet", l'accusé a diffusé au moins 14 vidéos à caractère pédopornographique. Il avait ensuite été identifié par les polices française et australienne. La jeune victime, âgée de 9 ans au moment des faits, avait été forcée à se prostituer par son oncle. Elle rencontrait son agresseur présumé dans un hôtel après avoir pris l'avion à Manille. Pour ces faits, l'oncle a été condamné à la prison à perpétuité par la justice philippine.
D’autres viols en préparation
Dans un autre volet du procès, le quinquagénaire a raconté au policier infiltré être sur un "plan" en France pour abuser de deux jeunes fillettes de 5 et 8 ans à l'initiative de la mère des deux enfants. Sauf que cette "maman" n'était en fait qu'un autre homme qui comparaît, lui, sous contrôle judiciaire. Âgé de 58 ans, il proposait les petites-filles de son épouse en utilisant des photos. Un rendez-vous avait été pris lors du retour en France du principal accusé.
Lors des auditions, le second homme, tout comme le principal accusé, avait déclaré n'avoir jamais eu l'intention de concrétiser ce plan évoquant un "fantasme", "un délire". Un argument qui ne tient pas selon le ministère public, pointant les "efforts" déployés par les deux accusés pour s'organiser. "Quand on choisit une date qui arrange tout le monde, ce n'est pas du fantasme", a insisté l’Avocat Général. Un argument qui n'a pas non plus convaincu les jurés, puisque le second accusé a été condamné à cinq années d'emprisonnement, sans mandat de dépôt.