Au collège, au lycée et en primaire, les enseignants et leurs syndicats s'inquiètent déjà d'une rentrée qui s'annonce complexe.
Les enseignants s'attendent à des conditions de travail complexes et leurs syndicats s'interrogent sur l'efficacité du protocole sanitaire face au variant Delta, à l'aube d'une nouvelle rentrée sous le signe du covid. Ce 22 août , le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé dans le JDD le protocole qui entrera en vigueur dans les établissements scolaires.
De "difficutés" attendues dans les collèges
Sylvain Caberty, professeur de sciences de la vie et de la Terre (SVT) dans un collège à Tours, est "impatient" de retrouver ses élèves pour mener de nouveaux projets, bien qu'il s'attende à des "difficultés organisationnelles". "On ne pourra pas à la fois faire cours pour les présents et une visio pour les élèves isolés, la mise à l'écart de certains risque d'être catastrophique, on va encore perdre les élèves en difficultés", déplore ce membre de l'Association des professeurs de biologie et géologie (APBG).
Le système "hybride" avec cours en présentiel pour une partie de la classe et à distance pour l'autre a notamment été compliqué à gérer pour beaucoup d'enseignants.
Autour de 55% des 12-17 ans en France ont déjà reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 depuis cet été.
Nouveaux protococoles, nouvelles règles, nouveaux risques
"On s'attend à une rentrée compliquée, perturbée, on sent bien que le sanitaire va l'emporter sur le reste dans un premier temps", relève Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du principal syndicat des chefs d'établissement (SNPDEN) et proviseur de la cité scolaire Berlioz à Vincennes. "On espère pouvoir évacuer cette question rapidement pour se consacrer aux projets pédagogiques", ajoute-t-il.
Nouveauté en cette rentrée: collèges et lycées vont contribuer à la campagne de vaccination, ouverte aux plus de 12 ans. Le gouvernement prévoit d'envoyer des "équipes mobiles" dans certains établissements et d'acheminer des groupes d'élèves volontaires vers les centres de vaccination.
Pour les écoles maternelles et primaires, qui accueillent des enfants de moins de 12 ans, l'inquiétude reste toutefois très forte. "Il faut reprendre avec des règles strictes", estime Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Elle déplore que le protocole retenu pour la rentrée soit "plus léger" que celui de juin, "alors que le taux d'incidence est plus élevé chez les élèves à cause du variant Delta".
Ce mardi 24 août, le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a d'ailleurs demandé des ajustements au protocole sanitaire contre le covid-19 dans les écoles, qui inclue tests salivaires hebdomadaires et port du masque pour les élèves dans la cour de récréation.
Une trentaine de médecins, chercheurs et enseignants ont plaidé récemment dans une tribune pour une "action ferme" pour la rentrée dans les écoles, en demandant notamment une politique de tests "plus fréquents, plus effectifs pour dépister très tôt les cas".
L'école est "la situation la plus complexe qui nous attend pour l'automne", a aussi averti lundi l'épidémiologiste Arnaud Fontanet. Face au variant Delta, plus contagieux, "on ne peut pas appliquer les mêmes recettes que celles qu'on a utilisées jusqu'à présent".