L'abbaye de Saint-Michel-en-Brenne a été perquitionnée le 18 mai derniers par des enquêteurs de la police sur les traces de Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné d'avoir tué sa famille en 2011. Sans succès.
Plus de dix ans après le quintuple assassinat pour lequel il est recherché, Xavier Dupont de Ligonnès reste introuvable. Un énième sursaut de l'affaire a mené les enquêteurs dans l'Indre le 18 mai derniers, selon les révélations du Journal du dimanche. Suivant un témoignage, les policiers de la PJ de Nantes et de l’OCRVP (Office central pour la répression des violences aux personnes) se sont rendus à l'abbaye de Saint-Michel-en-Brenne, mais la perquition s'est révélée infructueuse.
Suspecté d'avoir assassiné sa femme et ses quatre enfants entre le 3 et le 6 avril 2011, Xavier Dupont de Ligonnès n'a donné aucun signe de vie depuis le 15 avril de la même année, où il a été vu dans à Roquebrunes-sur-Argens, dans le Var.
La piste d'une complicité au sein de la mouvance traditionnaliste
Ce n'est pas la première fois que la trace de Xavier Dupont de Ligonnès mène dans le département de l'Indre. En mars 2011, peu de temps avant la tuerie de la maison familiale de Nantes, le suspect s'était rendu dans un magasin de bricolage de Saint-Maur pour acheter des sacs poubelles et des dalles adhésives.
La piste des monastères catholiques, en particulier ceux appartenant à la mouvance traditionnaliste, a aussi été envisagée sérieusement au cours de l'enquête. Le monastère de Sainte-Madeleine de Barroux dans le Vaucluse, où Dupont de Ligonnès avait effectué plusieurs retraites spirituelles, a été fouillé dès 2011, et celui de Roquebrunes-sur-Argens en 2018.
Siège des Soeurs de la Fraternité Saint-Pie X, une société catholique qualifiée de "traditionnaliste", voire "d'intégriste", l'abbaye de Saint-Michel-en-Brenne est connue pour avoir abrité, en 1989, l'ancien milicien et collaborationniste Paul Touvier, condamné en 1994 pour complicité de crimes contre l'humanité.