Un collectif d'intermittents du spectacle et d'artistes de l'Indre et du Cher occupe depuis ce mercredi 10 mars au soir Equinoxe - Scène nationale de Châteauroux. Il demande notamment la réouverture des lieux culturels et la reconduction de l'année blanche pour les intermittents.
Après l'Odéon à Paris, le théâtre de Strasbourg ou encore celui de Pau, c'est désormais Equinoxe - Scène nationale de Châteauroux, qui est occupée par des intermittents du spectacle.
La décision a été prise ce mercredi 10 mars, lors d'une assemblée générale exceptionnelle du collectif CIP 36-18 (Coordination des Intermittent.e.s et Précaires de l’Indre et du Cher) dans le hall d'Equinoxe. Les intermittents, artistes et membres de plusieurs corps de métiers du théâtre ont voté l'occupation à partir du mercredi soir. Une occupation pacifique qui a reçu l’accord de la direction.
Artistes, intermittents, abonnés et direction @Equinoxe36 réunis en AG viennent de voter : ils occuperont les lieux dès ce soir. Ils demandent la réouverture des lieux culturels, l’abrogation de l’assurance chômage et la reconduction de l’année blanche pour les intermittents. pic.twitter.com/IcS8uVSTCM
— François Chagnaud (@FChagnaud) March 10, 2021
Année blanche
Derrière ce geste, on retrouve peu ou prou les mêmes revendications que celles des théâtres occupés de l'Hexagone à savoir notamment "la réouverture sans délai de tous les lieux d’expression artistique et culturelle" ; le retrait de la réforme de l’Assurance chômage qui doit être appliquée au 1er juillet 2021 ; "la garantie d’aides aux structures de diffusion, de création, de production, de prestation technique, jusqu’à la reprise normale des activités".
Une autre grande préoccupation concerne l'année blanche. Le statut d'intermittent permet à un salarié du monde du spectacle, avec des employeurs multiples, de bénéficier d'indemnisations pendant ses périodes d’inactivité. Avec la crise sanitaire et la fermeture des lieux de spectacle, Emmanuel Macron avait annoncé en mai dernier une année blanche, c’est-à-dire la prolongation des droits d'indemnisation jusqu’au 31 août 2021.
Comme la date de réouverture des lieux de spectacle reste inconnue, le collectif demande donc "une prolongation de l’année blanche un an après la reprise de toutes les activités".
52% évincés du régime
D'après une enquête menée par le CIP 36-18, si l’année blanche n’est pas prolongée, 52 % des intermittents du spectacle seront évincés du régime, "la petite moitié d’intermittents qui restera verra son indemnisation mensuelle réduite en moyenne de 361€".
Selon cette même enquête, depuis le printemps 2020 :
- 64 % des intermittents du spectacle du Berry ont des revenus inférieurs à avant
- 52 % ne peuvent déjà plus ou ne pourront bientôt plus maintenir leur niveau de vie
- 87 % n’ont aucune ou une très vague visibilité de leurs activités pour la saison prochaine.