Face aux révélations sur un groupuscule communautariste blanc et armé actif dans l'Indre, les politiques de la région s'inquiètent de la menace représentée par La Famille Gallicane, et espèrent une réponse des pouvoirs publics.
Moins de deux jours après les premières révélations de StreetPress et celles de France 3 Centre-Val de Loire, les réactions ne se font pas attendre.
Pour rappel, plusieurs militants du groupuscule d'extrême-droite communautariste blanc et identitaire La Famille Gallicane, très actif dans l'Indre et autour de Châteauroux, ont été filmés en train de tirer à l'arme à feu sur des caricatures racistes, antisémites et islamophobes. Sur une chaîne du réseau social Telegram, des abonnés s'échangeaient blagues racistes, allusions à des attentats d'extrême-droite, et ce qui ressemble fortement à des appels aux meurtres racistes, sur fond de survivalisme et d'entraînements au tir. Certains membres participaient à des collages d'affiches pro-Zemmour à Châteauroux.
Un groupuscule encore mal défini, mais qui inquiète : "On découvre qu’il y a un groupe d’extrême-droite organisé et qui appelle à se "communautariser ", ce qui, venant du bord politique qui prétend lutter contre le communautarisme, me fait bien rire", ironise avec amertume Antoine Léaument, délégué La France insoumise dans l'Indre, contacté par France 3. Plus tôt, il avait constaté sur son compte Twitter que "l'extrême droite est visiblement armée et donc plus dangereuse que jamais".
"Des lâches"
Un danger que reconnaît Spike Groen, maire LR de Saint-Gilles et créateur du comité de soutien à Zemmour dans l'Indre, dont faisaient partie certains membres de La Famille Gallicane. "Ce sont de sales lâches, qui se cachent derrières des pseudos" pour "être juste salement racistes", balance-t-il. Des individus qui "ne représentent absolument pas le mouvement", affirme celui qui souhaite voir élire le polémiste condamné pour provocation à la discrimination raciale.
Il soutient avoir eu vent de l'existence du groupe par "des retours d'autres groupes de Génération Z, mais on ne savait pas qui en faisait partie". "On a été mis au courant à 10 heures mercredi, et à midi on avait dégagé tous ceux qu'on avait réussi à démasquer", promet-il.
Aperçus lors de manifs anti-pass sanitaire
Pour Antoine Léaument, ce petit groupe représente "clairement une menace", "surtout contre les personnes visées, qu'elles soient noires, juives ou arabes". Mais il s'inquiète aussi de cette menace à l'encontre "des forces politiques" : "Ils s'organisent de manière extrêmement virulente, en partie contre les Insoumis et les syndicats", estime-t-il.
Une référence notamment à une manifestation anti-pass sanitaire à Châteauroux le 4 septembre dernier, dont Antoine Léaument et plusieurs antifas ont été virés par plusieurs personnes. Un élément relayé sur la chaîne Telegram de La Famille Gallicane par son administrateur. Le même utilisateur moque en commentaire la "virilité" des "pros-Mélenchon", texte accompagné d'une très courte vidéo d'Antoine Léaument filmée pendant la manifestation.
Pas de réaction des pouvoirs publics
"On aimerait bien savoir ce que comptent faire les forces de l’ordre et la justice, ce que comptent faire les pouvoirs publics", tonne-t-il, réclamant "qu'une enquête soit ouverte". La procureure de Châteauroux a de son côté assuré ne pas avoir ouvert d'enquête, et qu'elle ne communiquerait pas le cas échéant pour ne pas gêner les investigations. La préfecture de l'Indre n'a en revanche pas répondu à nos sollicitations.
Malgré cela, et bien que se disant "inquiet", le maire LR de Châteauroux Gil Avérous espère "une collaboration fructueuse avec les services de l'État". Même si, pour l'instant, "aucune activité ayant perturbé la vie du territoire n'a été constatée". Il promet tout de même de rester "vigilent".