Paris 2024 : le comité d'organisation des JO annule des milliers de réservations dans les hôtels de Châteauroux

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Plusieurs hôteliers ont appris le 14 décembre l'annulation de milliers de nuitées réservées par le comité d'organisation des Jeux olympiques en vue des épreuves de tir de juillet et août 2024. Aucune indemnisation n'est prévue par la COJO.

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La pilule est difficile à avaler pour plusieurs hôteliers castelroussins. À moins d’un an du début des épreuves, le comité d’organisation des Jeux olympiques les a informés par courriel qu’il libérait des centaines de nuitées réservées en prévision des épreuves de tir à Châteauroux. Devant l'ordinateur de la réception, Régis Tellier lit, dépité, le tableau du nombre de nuitées annulées pour son hôtel l'Elysée. "Au total ça faisait 976 nuitées, et là après rétrocession, il m'en reste 81 donc ce n'est même pas 10% de ce qu'on avait imaginé."

La convention signée avec le comité d'organisation des Jeux olympiques prévoit bien plusieurs rétrocessions qui permettent à des dates précises d'annuler des réservations sans compensation financière pour les hôteliers, "mais on était loin d'imaginer que sur l'ensemble de Châteauroux on ait quasiment la totalité qui sautait.", déplore Régis Tellier.

Des travaux et du personnel engagé ... pour rien.

A l’hôtel Continental, même constat. L’intégralité des 18 chambres avaient été bloquées par la COJO pour toute la durée des épreuves, soit 61 jours cet été. "Ils en ont annulé 75%, soit près de 260 nuitées", calcule amèrement Simone Martin, la directrice de l’établissement.

Depuis un an et demi, la gérante refuse des réservations pour l’été prochain en expliquant que son hôtel a été entièrement bloqué pour le comité d’organisation. "On a été sollicités par plein de clients alors on passe un peu pour des guignols."

Pour l’évènement, Simone Martin a dû rafraîchir son hôtel afin de répondre aux exigences du COJO. "On s’était engagé à refaire deux salles de bains, changer les corbeilles, les kakémonos pour rendre le lieu plus accueillant..." Au total, l’hôtel a investi 38 000 euros dans ces travaux. "En soi, on les a d’abord fait pour notre clientèle, mais ces frais-là, on les a engagés beaucoup plus tôt. On avait prévu de les échelonner et ça aurait été beaucoup plus fluide pour notre trésorerie."

On s'était dit que les JO allaient faire vivre la ville pendant deux mois. On sort d'une période compliquée, entre le Covid, les grèves, l’inflation, les émeutes, les problèmes de personnel, de normes, là je pense sincèrement  que c'est la goutte qui fait déborder le vase.

Simone Martin - directrice de l'hôtel Contiental à Châteauroux

Régis Tellier lui a embauché une personne supplémentaire en CDI pour faire face à l'affluence. Des moyens supplémentaires qui "aujourd'hui ne sont plus justifiés", constate-t'il désabusé.

492 chambres relâchées soit plus de 27 000 nuitées.

Contacté, le comité d'organisation des jeux olympiques explique dans un courriel qu'au moment de réserver les chambres d'hôtels à Châteauroux, "Paris 2024 les avait réservées sur une période s'étalant du 12 juillet au 11 septembre 2024 afin de pouvoir planifier ultérieurement les réservations en fonction des besoins réels de ses clients."

À sept mois des jeux, le comité explique avoir relâché au total 492 chambres soit, selon nos calculs environs 28 700 nuitées "dont on estime qu'elles pourront être réservées d'ici le début des compétitions", argue le courriel.

Les deux hôteliers qui constatent que le comité a semble-t-il surestimé ses besoins hôteliers, ne sont pas particulièrement inquiets pour le manque à gagner. "Les chambres on va les louer. Quand il n'y avait pas encore les JO on louait tout. Mais je suis profondément agacé par la méthode", râle le patron de l'Elysée hôtel qui ne digère pas le "mail lapidaire" du COJO commençant maladroitement par : "Nous sommes ravis de revenir vers vous concernant la 1ere phase de rétrocession officielle", pour annoncer l'annulation des réservations.

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