Subventions aux aéroclubs : Châteauroux veut continuer à encourager l'aviation de loisir

Après une déclaration polémique de la maire écologiste de Poitiers sur le loisir aérien, des élus ont appelé au contraire à renouveler le soutien aux clubs concernés. Reste un débat "de fond" souhaité par les Verts au sujet de ce loisir coûteux pour l'environnement.

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Après la viande rouge dans les cantines et les sapins de Noël des municipalités, le tourisme aérien sera-t-il le nouveau combat des élus écologistes ? La décision de la municipalité EELV de Poitiers de se désengager progressivement du financement de l'aéroclub local le 3 avril dernier aurait pu passer inaperçu sans une petite phrase de la maire, Léonore Moncond'huy. "Je pense que vous ne vous rendez pas compte aujourd'hui des rêves dont on doit préserver les enfants", a-t-elle déclaré, répondant à une élue LREM local qui rappelait que les associations d'aéroclub accueillent parfois l'opération "Rêves de gosses" pour les enfants handicapés. "C'est triste, mais l'aérien ne doit plus faire partie des rêves d'enfants."

Il n'en fallait pas plus pour que d'autres élus, comme le maire LR de Châteauroux Gil Avérous, renouvellent leur soutien aux aéroclubs face aux "écologistes radicalisés". "Poitiers a décidé de supprimer sa subvention à son aéroclub par pure idéologie ?" écrit l'édile sur Twitter. "A Chateauroux, nous allons faire exactement le contraire en aidant l'aéroclub de Châteauroux-Villers dans ses projets." Les projets en questions concernent en particulier la construction d'un nouveau hangar ainsi que l'acquisition d'un nouvel avion de voltige.

Du côté des aéroclubs, "il faut aussi qu'on se remette en question"

Il faut dire que l'aéroclub, qui fêtera ses 100 ans en 2025, a également sollicité le soutien du département et de la région pour ces nouveaux projets, outre l'agglomération castelroussine. Dans son fonctionnement annuel en revanche, le club "s'autofinance à travers l'école de pilotage et ses 90 à 100 membres" précise Bruno Barraud, son président. Loin de la foire d'empoigne des réseaux sociaux, ce passionné de pilotage sait aussi garder les pieds sur terre. "Quand on prend conscience de tout ce qu'il se passe, il faut aussi qu'on se remette en question", admet-il. "Nous les premiers, on essaie de s'orienter vers des avions moins polluants. Notre prochain hangar fera appel au photovoltaïque pour avoir plus d'énergie verte" et le club prévoit aussi l'acquisition d'un avion électrique.

Bien que l'aviation légère et de loisir ne soit qu'une goutte d'eau dans la pollution globale, le transport aérien dans son ensemble est progressivement devenu un enjeu dans le cadre de la lutte contre la crise climatique. "Il ne s'agit pas d'être pour ou contre l'aérien en soi, il ne s'agit pas d'être pour ou contre les aéroclubs, il s'agit encore moins d'être pour ou contre ceux qui y travaillent" s'est défendue la maire de Poitiers dans une vidéo postée sur Twitter le 3 avril. "Il s'agit de dire qu'aujourd'hui, l'argent public ne doit plus financer, encourager les activités fondées sur la consommation des ressources épuisables, et les sports motorisés en font partie." L'écologie, explique-t-elle également, "est une question de priorisation, une question de sobriété".

"L'aviation légère fera comme tout le reste, elle va devoir évoluer", conclut pour sa part Bruno Barraud. "Mais je crois qu'on a toujours notre place." Y compris sur cette terre du Berry qui, malgré les crises, garde les yeux tournés vers le ciel.

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