Création d'observatoires contre les actes de malveillance envers les agriculteurs : "Je suis assez dubitatif"

Le ministère de l'agriculture a annoncé le 29 avril la création d'observatoires départementaux contre les actes de malveillance envers les agriculteurs. Des faits en nette hausse. 

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"Il y a une vraie recrudescence d’agressions envers les agriculteurs" atteste gravement le ministère de l'agriculture, joint par France 3 Centre. Le 29 avril, le minsitre Didier Guillaume a annoncé la création d'observatoires départementaux contre les actes de malveillance envers les agriculteurs. 

"On a un agriculteur qui a été tabassé pour avoir pulvérisé un produit, les agresseurs croyaient à un pesticide alors que c’était un produit de bio-contrôle", poursuit le représentant du ministère.

Le constat est le même pour Dominique Malagu, président de la FNSEA Centre-Val de Loire. "On a des cas tous les jours d’actes malveillants envers les agriculteurs, des gens agressés sur leur tracteur... Je pense que c'est utile."
 

Un observatoire, plusieurs buts


 L'Observatoire a d'abord fait l'objet d'un programme pilote dans la Drôme ; les résultats probants ont encouragé le Didier Guillaume a étendre l'expérience à tout le territoire.

Il aura pour but de recenser les actes malveillants - de l'injure à l'agression en passant par les vols - envers les agriculteurs, mais aussi de les accompagner dans leurs démarches juridiques et les conseiller pour sécuriser leurs exploitations
 

Dans chaque département, l'observatoire sera place sous l'autorité conjointe du préfet et du procureur. Il sera composé de membres des forces de l'ordre, de la chambre d'agriculture et de représentants de la Direction Départementale des Territoires et de la Direction Départementale pour la Protection des Populations. 
 

"Nos animaux sont massacrés, personne ne lève le petit doigt"


Un coup de main dont aurait bien eu besoin Jean-Luc Braud, éleveur dans l'Indre. En 2016, il est victime d'un acte à la frontière entre le défaut de vigilance et la malveillance : plusieurs de ses béliers sont gravement mutilés par des chiens. "Les gendarmes se sont déplacés, mais il a fallu être assez fermes, ce sont des cas qu'ils n'aiment pas trop traiter...", confie-t-il. 

Après avoir déposé plainte, il se rend compte que plusieurs fermes du voisinage ont été victimes de ces mêmes chiens, sans oser agir. "A la campagne, tout le monde se connaît. Quand il y a des problèmes, les gens n'osent pas porter plainte par peur des conséquences", regrette-t-il.
 

Si les propriétaires des animaux ont été condamnés, Jean-Luc Braud et son épouse Aline n'ont pas été indemnisés. Ils dénoncent l'indifférence ambiante. "On s'attaque à nous, en disant qu'on ne s'occupe pas de nos animaux parce qu'on les envoie à l'abattoir, on subit ça tous les jours. Mais quand on a des soucis comme ça, que nos animaux sont massacrés, personne ne lève le petit doigt. Aucune association de défense des animaux n'a offert de se porter partie civile, de nous soutenir. C'est assez terrible."
 

Une nouvelle image de l'agriculture

Face à cette image qui se dégrade, les nouveaux observatoires vont aussi endosser un rôle de promotion des réalités de l'agriculture aujourd'hui, et des nouveaux modes de production. "Ce sont les doutes sur l’environnement, le bien-être animal, ou même la qualité, qui conduisent à des comportements violents envers les agriculteurs : c’est une mauvaise interprétation. Nous avons vocation à communiquer envers le grand public" assure le ministère. 

"Je suis assez dubitatif par rapport à tout ça, répond l'éleveur de l'Indre. On peut essayer ! Peut-être qu'on est pessimistes. Si on est surpris, ça ne pourra être qu'agréablement. Comme on s'attend pas à grand chose de miraculeux... (rire)"

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