L'enseigne de chaussures Besson va être mise en vente par Vivarte, affirment des sources syndicales qui dénoncent une brèche dans le plan de relance du groupe d'habillement, mais la direction réplique qu'"aucune décision n'a été prise".
C'est officiel: le groupe Vivarte (...) a trouvé un acquéreur pour son enseigne Besson", indiquent dans un communiqué la CGT et SUD.
L'annonce ayant été faite selon eux en septembre par le patron de Vivarte devant des cadres.
Le PDG Patrick Puy et les actionnaires "sont capables de s'asseoir sur à peu près tous leurs engagements", ont-ils ajouté. Le groupe en difficulté Vivarte (La Halle, Minelli, San Marina, Caroll...), engagé depuis plusieurs mois dans un plan de cessions et de restructuration, a annoncé en janvier qu'il se recentrait sur six enseignes, dont Besson. Le plan prévoit la vente de la filiale espagnole Merkal, mais celle-ci est "mal engagée", selon les syndicats. Si cette cession est abandonnée, "les grands équilibres financiers de Vivarte (...) ne seraient définitivement plus tenables", s'inquiètent la CGT et FO.L'enseigne Merkal est "en vente depuis plus d'un an" et "ils ont des difficultés" pour la céder, indique Karim Cheboub. Pour le coordinateur CGT, "comme ils ont besoin d'argent, ils se rabattent sur Besson, une des rares sociétés du groupe qui fonctionnent bien".
De son côté, Vivarte indique à l'AFP que "la vente de Merkal sera annoncée dans les jours à venir". Quant à Besson, "aucune décision n'a été prise, nous étudions toutes les pistes", a-t-on ajouté.
Le sujet est abordé ce jeudi lors d'un comité de groupe à Paris, d'après plusieurs responsables syndicaux. Pour la CFDT, une vente de Besson s'inscrirait dans la poursuite du "démantèlement complet" de Vivarte par le PDG, un spécialiste des restructurations arrivé il y a un an.
Auprès de l'AFP, le coordinateur CFDT Jean-Louis Alfred affirme même que "le groupe Vivarte sera vendu intégralement avant 2019", la prochaine étape pouvant être selon lui "une externalisation" de l'activité logistique de La Halle, installée dans l'Indre.
Récemment interrogé par France Bleu Berry, le PDG de la Halle Philippe Thirache s'est voulu rassurant à ce propos. "Il nous faut un nouvel entrepôt mécanisé, beaucoup plus moderne, mais en nombre de salariés, ça ne devrait rien changer", a-t-il dit. Vivarte, ancien fleuron de l'habillement empêtré dans les difficultés commerciales et financières, a annoncé en janvier les ventes d'André et Naf Naf, ainsi que la suppression de plus de 700 postes à La Halle aux chaussures. Le chiffre a depuis été revu à la baisse (450 suppressions nettes). En 2015, quatre plans sociaux avaient conduit à la suppression de plus de 1.800 postes, principalement à La Halle.