Une semaine cruciale s'ouvre lundi pour les salariés du groupe d'habillement Vivarte (La Halle, André, Caroll, San Marina...) appelés à se mobiliser contre une restructuration drastique. Les deux dépôts logistiques de l'Indre à Issoudun et Châteauroux pourraient en subir les conséquences.
Selon les syndicats, le groupe Vivarte s'apprête à annoncer "trois PSE" (plans de sauvegarde de l'emploi) à la Halle, la Halle aux chaussures et chez Vivarte Services, affirme la CFDT, qui chiffre à "2.000" le nombre de postes menacés dans un groupe qui employait en 2016 17.000 salariés. Dont près de 900 dans l'Indre sur les dépôts logistiques de la Halle aux Chaussures à Issoudun et de la Halle aux Vêtements à Montierchaume près de Châteauroux.
Cette restructuration fait suite aux plans sociaux déjà lancés en 2015 (La Halle, Kookaï, Défi Mode et André), avec à la clé la suppression de 1.850 postes. Sans permettre de redresser la barre.
Les salariés étaient appelés à se rassembler devant le siège du groupe à Paris lundi matin par l'intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et SUD, puis à 13h00 par la CFDT, en présence de Laurent Berger, secrétaire général de la confédération. Ils attendent enfin des réponses après des mois d'incertitude. >> reportage à retrouver dans le JT 19-20 France 3 Centre-Val de Loire
Groupe #Vivarte : Karim Cheboub (CGT) dénonce l'inaction du gouvernement et interpelle aussi les candidats #PrimaireGauche sur #franceinfo pic.twitter.com/ImmDOWG4Jr
— franceinfo (@franceinfo) 23 janvier 2017
1,5 milliard euros de dettes
L'ancien PDG Stéphane Maquaire, débarqué quelques mois après son arrivée, avait dévoilé en septembre un plan stratégique à cinq ans et lancé une procédure auprès du tribunal de commerce de Paris pour restructurer la dette d'un milliard et demi d'euros.
Son successeur, Patrick Puy, spécialiste du redressement d'entreprises, a été nommé pour un an. Ce qui fait craindre aux syndicats un "démantèlement complet" du groupe au seul profit des fonds actionnaires (Oaktree, Babson, GLG et Alcentra), des "fonds vautours" pour le responsable CFDT Jean-Louis Alfred.
Car, même si l'effacement de 800 millions d'euros dans le cadre du mandat devait aboutir, il resterait encore 700 millions d'euros de dette, une charge trop lourde pour le groupe.
Le plan annoncé en septembre prévoyait notamment la cession de 97 magasins La Halle aux chaussures (sur 650), après le lancement l'été dernier de la vente des enseignes Kookaï, Chevignon et Pataugas, qui s'ajoutait à celle de la Compagnie vosgienne de la chaussure (CVC).
En novembre avait aussi été annoncée la fermeture de 55 magasins André (sur 135). FO craint désormais qu'à La Halle aux Chaussures, environ 200 magasins soient cédés et 80 fermés chez André, soit environ 1.200 salariés impactés. La CFDT anticipe, elle, une cession d'André, redoutée par les syndicats et démentie début janvier par la direction. Elle table aussi sur une vente de Naf Naf. Les sièges de la Halle et de la Halle aux chaussures devraient être fusionnés dans le cadre du rapprochement des deux enseignes, souligne la CGT.