5 choses à savoir sur l’atelier Simon-Marq, choisi pour réaliser des vitraux de la Cathédrale Notre-Dame de Paris

La reconstruction de la Cathédrale Notre-Dame de Paris se poursuit. C'est l'atelier Simon-Marq, de Reims, qui se chargera, avec la peintre Claire Tabouret, des nouveaux vitraux. Ils ont été choisis pour réaliser six verrières situées dans les chapelles sud de la cathédrale. L’occasion d’en apprendre plus sur l’atelier rémois, en cinq points.

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La nouvelle a été annoncée mercredi 18 décembre par un communiqué commun de Notre-Dame, l’Élysée et l’archevêché de Paris : le groupement formé par l’atelier rémois Simon-Marq et la peintre Claire Tabouret a été sélectionné par le comité artistique pour réaliser des vitraux de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Le Président de la République, Emmanuel Macron, et l’archevêque de Paris, ont également été consultés et ont donné un avis favorable à ce choix.

Les nouveaux vitraux, au nombre de six, seront placés dans les chapelles situées du bas-côté sud de la nef. Ces verrières représentent une surface de 121 m2, soit un peu moins de 5% de la surface des vitraux dans la cathédrale. Nécessitant un grand savoir-faire, ils devraient être installés en fin d’année 2026, après leur création par l’atelier rémois, que l’on vous invite à découvrir :

Un atelier rémois historique 

L’atelier Simon-Marq est né il y a quatre siècles, en 1640, par la main de Pierre Simon qui réalisa un petit verre peint en émaux. Il devint alors le premier d’une lignée familiale, sur douze générations, d’illustres maîtres-verriers. Puis, au XXe siècle, la famille Marq a rejoint l'atelier à la suite d'un mariage entre des maître-verriers et peintres, le couple reprenant la direction.

Cette longévité fait de l’entreprise la septième plus ancienne de France, la plus ancienne de la ville de Reims, dans la Marne mais surtout le plus ancien atelier de vitraux au monde. Et ce, notamment grâce à sa cathédrale datant du XIIIe siècle, qui a longtemps été en travaux et donc nécessité le savoir-faire de l'atelier.

Spécialisé dans les vitraux, de la création à la restauration

Qu'il s'agisse de vitraux religieux, pour des entreprises ou des particuliers, tel que Brad Pitt, mais aussi d'œuvres d'arts en tous genres, l'atelier rémois peut tout faire. Les maîtres-verriers s'attèlent à deux missions principales.

D'une part la création de vitraux contemporains, en collaboration étroite avec des artistes, comme Marc Chagall, Jean-Paul Agosti ou Maria-Héléna Vieira da Silva. D'autre part la restauration visant à sauvegarder le patrimoine en contribuant à la protection, la sauvegarde et la mise en valeur des vitraux anciens "dans le strict respect des pratiques traditionnelles, tout en suivant avec attention l'évolution des procédés", indique l'atelier sur son site.

Des vitraux dans des monuments à travers le monde

Allemagne, Grande-Bretagne, France... Outre la Cathédrale de Reims, la renommée de l'atelier Simon-Marq lui a permis de créer des vitraux aujourd'hui visibles dans de nombreux monuments du monde entier.

Au cours du XXe siècle, une douzaine de monuments différents ont pu être décorés. On peut par exemple citer la Chapelle Saint-Frambourg de Senlis dans l’Oise, l'église Fraümunster de Zurich, l'église de Tudeley en Angleterre. Plus localement, on peut aussi citer la basilique Saint-Remi de Reims, l’église Saint-Nicolas de Rethel et l’église de Vouziers, toutes deux dans les Ardennes.

 Du dessin à la pose… 10 étapes réalisées par l’atelier

Fruit d'un savoir-faire multi-séculaire, toutes les étapes de création ou de restauration des vitraux, qui nécessitent de nombreuses compétences et plusieurs centaines d'heures de travail, sont maîtrisées par l'atelier Simon-Marq.

On compte une dizaine d'étapes au total. Tout commence par le dessin du tracé de plomb, autrement dit le dessin du graphisme à l'échelle du vitrail. Vient ensuite le "report par frottis", c'est-à-dire le relevé exact, à taille réelle, du réseau de plombs qui maintient les pièces en verre. Ces dernières, justement, sont choisies en fonction de leur couleur parmi des verres soufflés à la bouche dans une verrerie artisanale. 1 100 tons sont entreposés dans la bibliothèque de feuilles de verre.

Puis elles sont coupées, peintes de manière détaillée, gravées et sablées. C'est ensuite le moment de les assembler grâce à diverses techniques, avant que les vitraux, dans leur ensemble, soit posé par l'atelier lui-même. 

Une équipe de maître-verriers sauvée en 2019

17 personnes composent l’atelier de vitraux. Huit sont verriers et deux sont conservatrice-restauratrices, dont une également verrier. Plus précisément, les personnes chargées des vitraux s’appellent les vitraillistes ou maîtres-verriers. 

Comme son nom l’indique, un verrier est un artisan qui fabrique ou restaure des objets en verre. Une matière fragile qui nécessite des gestes précis et sûrs, le tout dans un atelier où les conditions de travail peuvent être éprouvantes. 

Depuis janvier 2021, il s'est installé dans l’église du Sacré-Cœur à Reims avec la volonté de l’ouvrir aux visites. En 2019, l'atelier, en proie à la concurrence avec les auto-entrepreneurs, avait été placé en liquidation judiciaire et sauvé in extremis par la reprise les Champenois Pierre-Emmanuel Taittinger, président de la maison de champagne et le chef d'entreprise Philippe Varin.

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