Jenny de Vasson, pionnière de la photographie née en 1892 à La Châtre, va y faire un retour remarqué, puisque une soixantaine de ses œuvres sélectionnées sont accrochées en ville en grand format d‘1 m par 70 cm à partir du 4 mai. Exposition en plein air à découvrir dès maintenant.
Pendant une soixantaine d’années, cette œuvre photographique est restée cachée. C’est son actuel propriétaire, descendant des héritiers de la photographe, Gilles Wolkovitsch, qui a révélé dans les années 80, le caractère artistique et professionnel développé par cette femme d’une bourgeoisie cultivée et engagée. Cinq mille plaques de verre, deux mille tirages plastique et autant sur papier.
Si l’inauguration de l’exposition concorde avec la fin des restrictions de circulation, elle a pourtant été bouleversée par l’épidémie. "On voulait faire une exposition l’an dernier pour les cent ans de sa disparition. Là on fête les cent ans, plus un, de la mort de Jenny de Vasson. Le 8 mars, nous avons inauguré une cour à son nom devant l’hôtel de Vilaines, et nous avons installé l’exposition hors les murs pour parler d’elle, pionnière de la photographie, dont le musée possède un cliché", nous confie Vanessa Weiling, directrice du musée.
Une exposition autour de quatre thèmes : la vie de famille, la vie en Berry, les voyages et l'oeuvre de Jenny de Vasson
Difficile de faire un choix dans un fonds aussi important. L’exposition s’articule autour de quatre thèmes.
La vie quotidienne de la famille qui recevait beaucoup de personnalités, intellectuels, artistes, aussi bien dans l’Indre à l’abbaye de Varennes, qu’à Versailles. La vie en Berry, constituée de portraits d’amis, de domestiques de paysans, les voyages, Jenny de Vasson a voyagé dans de nombreux pays, et enfin son œuvre artistique. Elle a non seulement montré un professionnalisme certain dans son travail, mais également une recherche artistique, qui aujourd’hui, est fortement reconnue et appréciée.
Comme une exposition muséale, le cheminement a été pensé. "On a un panneau d’introduction et chaque partie est présentée par un petit texte", précise la Directrice du musée.
Le double regard du photographe et de l'artiste
"Même si Jenny de Vasson prend des photos qui pourraient être documentaires, notamment sur le quotidien du monde paysan, elle a cette ambition avouée ou non avouée, ça on ne le saura jamais, d’aller plus loin. Elle travaille sur des superpositions de plaques de verre au moment du tirage. Elle travaille sur des compositions, des mises en scène et plus ça va, plus elle travaille sur l’épuration, les clairs-obscurs, et on voit qu’il y a une vraie recherche artistique et ce qui la rend intéressante aujourd’hui, c'est ce double regard du photographe et de l’artiste".
Pour compléter l’exposition en plein-air, et dès que le feu vert sera donné par le gouvernement, le musée de Poche ouvrira ses portes. Cinquante œuvres du peintre Bernard Naudin, contemporain et proche ami de Jenny de Vasson y ont été réunies.